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Le plus mauvais…

…sondage, résultat, ou score! Et boum, revoilà la saison des sondages, pré-sondages, consultations, estimations, votes et autres comptages divers et (a)variés, qui accompagnent l’approche des élections de tout poils, bonne occasion pour moi de…compter le nombre de fois que j’aurai entendu l’expression « le plus mauvais », conjuguée -pardon, accordée- à tous les mots possibles. Exemples récurrents: « Le député Untel a fait le plus mauvais score dans sa ville depuis… »; « c’est le plus mauvais sondage pour ce parti depuis que… »; « le président fait dans cette région le plus mauvais résultat par rapport aux élections de… » Bref, je suis sûr que vous aussi, vous l’avez entendue, et ne me dites pas -hypocrite-lecteur-mon-semblable-mon-frère, que vous ne l’avez jamais répétée (on parle toujours de l’expression!). Seulement voilà, l’adjectif mauvais, comme l’adjectif bon et quelques autres de la langue française, possède, très normalement, un comparatif et un superlatif…irréguliers. (Aïe, je sens déjà que les bacheliers des années 2000 décrochent). Exemple simple, avec un mot sans risque: on dit grand, plus grand, très grand ou le plus grand, selon les niveaux de comparaison. Or, « mauvais » porte bien son nom, puisqu’il se décline différemment. On doit donc dire: mauvais, pire, le pire, et ce sans aucune dérogation! (et non pas plus mauvais, ou le plus mauvais).

« Non, sans blague, t’es sûr? » vient de me dire un collègue journaliste en lisant par-dessus mon épaule. Eh bien, essayons avec son contraire, l’adjectif bon: je suis sûr que vous allez dire spontanément bon, meilleur, le meilleur (ou très bon éventuellement), et non pas « plus bon » ou « le plus bon », non? Alors, si bon « fait » meilleur au comparatif, mauvais fait forcément pire dans la même situation. Le…pire, si j’ose dire, c’est que j’ai déjà entendu un de nos commentateurs de télévision m’expliquer sans rire qu’on n’employait « pire » que pour désigner des situations de catastrophe absolue, comme des ouragans ou des crashes aériens. Si j’ai bien compris, voilà qui nous remet les soirées électorales à un niveau des plus inoffensifs! Si je l’ai bien compris, la politique, ce n’est pas le…pire. Au moins étymologiquement!


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