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drone

La SNCF va se doter de drones pour surveiller les voies ferrées, histoire de contrer (peut-être) les voleurs de câbles en cuivre. Entre deux TGV, les rails vont donc servir de pistes de survol à ces drôles d’«aérodynes télécommandés», désormais utilisés à autre chose que des missions militaires de reconnaissance ou de soûlants plans aériens au-dessus du moindre paysage pour donner aux documentaires de télévision un effet d’ampleur systématique. L’idée du drone vous a-t-elle jamais frôlée? Voici un objet planant qui fait le buzz du moment, forcément.

D’abord, on dit drone et non pas ‘drône’, ce qui supposerait une étymologie en ‘drosne’, et, peut-être une racine latine ou grecque. Par ailleurs, et malgré les apparences, drone n’est pas une aphérèse (un terme dont il manquerait une syllabe initiale; par exemple, ce n’est pas la contraction d’aéro-drone, si le mot existait) mais un simple et total emprunt à la langue (pas à l’époque) de Shakespeare, dans laquelle drone est un nom commun formé sur une onomatopée.

En effet, depuis une trentaine d’années quand a été inventé le système, ces robots métalliques à hélices faisaient un bruit de moteur assez sonore; si l’on ajoute une maniabilité relative et la lenteur d’évolution des premiers modèles , la chose ressemblait au bruit que fait le ‘vol du bourdon’, et même du faux-bourdon, qui se dit…drone en anglais. En fait, on devrait dire en saxon, car, étymologiquement, le son du ronronnement ou du vrombissement (ça dépend de la cylindrée du bourdon) se retrouve aussi en ‘saxon-germain’, dans l’allemand drohne (l’insecte), fidèlement illustré par le verbe homonyme drohnen (faire vroum-vroum). Voilà l’onomatopée idéale, sans compter la ressemblance de l’objet avec la morphologie de l’abdomen et des pattes de la bestiole.

Notez que le mot anglais désigne également tout ce qui fait un bruit de vibrations graves comme les ailes du bourdon, y compris pour qualifier les sons issus d’une certaine partie d’une cornemuse (le bourdon!), puis, plus récemment, un genre musical électro à base de boucles sonores très basses…Même raisonnement en français, qui s’est inspiré, lui, du latin ‘burdo’, autre onomatopée qui évoque un bruit sourd (boum-boum), qui deviendra pour nous le bourdon-nement de tout ce qui ressemble à une abeille (petite, grosse, mâle, femelle, reproductrice ou pas). Par la suite et par comparaison, le bourdon va alors devenir le bruit de la cloche qui résonne, puis la cloche elle-même, aussi grosse et sonore que l’insecte concerné; sans oublier, comme en Angleterre, un instrument ou une tonalité de musique aux caractéristiques similaires. Et, dans la catégorie poids…mouche, à des fréquences à peine plus élevées, on trouvera le ‘buzz’, qui est au drone ce que l’ULM est à l’Airbus, vous avez compris le système.

Ironie du sort, l’entreprise ferroviaire n’est pas la seule à envisager une exploitation de service civil pour ces engins: une société des Landes les utilise désormais pour venir à bout de nids parasites, en général installés à une trentaine de mètres en hauteur dans les arbres. Et vous savez quoi? Ce sont des…frelons asiatiques. Voilà qui va certainement donner le bourdon à ces envahisseurs, surtout étymologiquement!


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