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Election, piège à…on!

C’est une coïncidence statistique sans doute unique (et anecdotique) dans l’histoire de la vie politique française: on dirait que la prochaine élection présidentielle attire certains patronymes aussi sûrement qu’un électron attire un proton ou un neutron, puisqu’on compte une belle série de «-on» chez les candidats en lice, tous partis confondus: par ordre strictement alphabétique, voici donc messieurs Fillon, Hamon, Poisson, Peillon, Macron, Mariton et Mélenchon(*)…

Point commun de tous ces mots: ce sont des diminutifs, caractérisés par ce suffixe en ‘-on’, auquel on n’accorde pas toujours sa valeur au premier coup d’oeil. Certes, en fonction de la racine qu’ils accompagnent, d’autres syllabes ont la faveur de la langue française, comme ‘-et’ (un jouet=un petit jeu), ‘-ot’ (un chiot= un petit chien) ou ‘-eau’ (un lionceau=un petit lion), mais il faut souvent y regarder à deux fois pour s’apercevoir que ce ‘on’ se cache bien plus souvent qu’on ne le croit:

Un glaçon, c’est un petit morceau de glace (en devenant diminutif, le mot passe souvent du féminin au masculin); un manchon, c’est une section, un petit morceau de manche: un capuchon, c’est une petite capuche, un nichon, quelque chose qui a sa…niche dans la chemise (un mot qui n’apparait, si j’ose dire, qu’au 19ème siècle, puisqu’auparavant il était largement soit débraillé -chez les paysannes- soit carrément exalté dans les corsages -chez les courtisanes).

Idem pour le…cornichon (rien à voir avec le précédent), dérivé de la corne (!) en raison de son aspect pointu et érigé (tout comme le cor -de Roland à Roncevaux- à l’origine de plusieurs instruments à vent): le plus ‘indétectable’ étant sans doute le très commun garçon, descendance linguistique autant que génétique d’un ancien ‘garson’, forcément au sens de petit-gars!

Bon…alors, petit rappel rapide de l’étymologie de nos valeureux prétendants à l’élimination électorale: le fillon, c’est justement un…petit fils, sans tiret puisqu’il faut le prendre ici au sens de ‘dernier fils de la famille’ ou à la limite comme le plus petit (en taille) des garçons, donc rien à voir avec son grand-père (même si son père était grand, vous suivez?). Hamon, d’après la racine germanique ‘haim’ (home, en saxon), c’est celui qui a une maison (donc pas forcément un diminutif dans ce cas). En ce qui concerne le député de la Drôme Hervé Mariton, il n’est pas (du tout!) un…petit mari: il faut ici prendre en compte dans le découpage la consonne centrale -et très forte- ‘t’, pour s’apercevoir qu’il s’agit en fait d’une forme voisine des Maritaud, surnom de ceux qui sont en rapport avec le domaine marit-ime, donc des marins (dont ceux qui rament).

Côté poisson, aucune arête puisqu’il s’agit d’un simple effet de métonymie: on va désigner celui qui ‘pratique’ ou qui travaille le sujet par l’objet de son activité, donc ici un poissonnier (il est pas frais, mon Jean-Frédéric?). Le peillon, c’est du langage populaire, qui fait de lui un négociant (ou un ramasseur) de peilles, des lambeaux de chiffes, déjà synonymes donc des…chiffon(nier)s, bataille en vue? Un macron, version contractée du normand maqueron d’après un verbe néerlandais qui signifie négocier, c’est peut-être un type habile à vendre sa soupe; le plus laborieux étant sans doute le mélenchon, ex-‘amélenchon’ sur une syllabe gothique (ou gothe du moins) qui exprime un certain acharnement dans le travail.

Voilà de quoi continuer à surfer sur le site, non? Au moins étymologiquement.

(*) Pour plus de précisions, chaque nom a déjà sa chronique détaillée dans les archives. Tapez le nom désiré dans le champ de recherche en haut à droite de cette page (même pour ceux qui ne se terminent pas en -on!).


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