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Ferrand (Richard)

Ah, elle est belle, la perche tendue aux journalistes de tous poils pour savoir si «le ministre de la cohésion territoriale va…s’enferrer (ou pas)» dans les ‘affaires’ qui le touchent! C’est surtout oublier que ce ferrand-ci s’écrit avec un D (comme Clermont) et non avec un T (comme le maréchal). Du coup, l’origine -et donc le sens- n’ont rien de commun, pas plus que le pseudo jeu de mots que les éditorialistes n’ont pu s’empêcher de faire (à cheval, bien sûr)…

Pour le ‘maréchal’, parfois largement confondu d’un point de vue pratique avec le forgeron, on optera dans un premier temps non pas pour les Ferrant ni les Ferrandi mais les Ferrari! Dans un petit village, pendant longtemps, l’un est à l’origine voire le substitut de l’autre, sauf à partir du moment (12ème siècle) où il reprend toute sa dimension…germanique. En effet, de l’ancien celte ‘markh-skalkaz’ (mot à mot: le serviteur des chevaux) va s’imposer l’idée de ‘responsable des armées’, d’où le sens du titre militaire actuel, plus forcément en rapport direct avec la cavalerie, tout comme le maréchal-des-logis…

Dans tous les cas, ce maréchal-là avait bien au départ pour mission de ferrer les équidés, ce qui justifie l’utilisation du participe présent actif dans toute sa définition: celui qui est en train de, ou qui ferre régulièrement. Il y a donc un maréchal ferrant, comme il y a un personnel navigant, un prince charmant ou un soleil couchant; rien d’extraordinaire là-dedans, sauf qu’il n’y a aucun rapport avec notre Richard.

Car les Ferrand-d (aussi distincts que les Dupond-d des Dupont-t), il s’agit d’une version francisée des Ferran, forme catalane et/ou italienne qui a subi une inversion de syllabes: il s’agit à l’origine d’un…’fer-nan(d)’ de souche germanique, qui vient en fait de Fredinand, soit un montage entre la racine ‘fred/frid’ qui signifie la paix, et ‘nan(d)’ qui évoque l’audace, la témérité.

C’est ce Fredinand venu du Nord qui va donner en quelques siècles les Ferdinand puis Fernando hispaniques; puis, après avoir subi un phénomène dit d’assimilation (la consonne N va subir la prononciation du R), on arrive à Ferrando, Ferrandi (côté italien) puis Ferrand en français. Ce qui fait donc allusion à un ancêtre artisan ou à l’initiative d’une ‘paix audacieuse’, au minimum un chef guerrier habile en négociation, et non plus à un type qui joue du marteau debout.

Mais alors, pourquoi Clermont est-il Ferrand, si ce n’est pas en hommage à ses forgerons auvergnats? C’est tout simplement qu’il n’existait au début que le village de…Clairmont (ou Clarmont, orthographe d’époque), soit la colline-lumineuse (clair-mont); puis, histoire d’énerver un évêque qui refusait de lui donner la cité, un Comte d’Auvergne créa en vis-à-vis le village de Mont-Ferax (puis Mont-Ferrandus un siècle plus tard), ce qui signifie en latin la colline-fertile (ferax), productive ou utile.

Il peut donc être question de récoltes suffisantes mais aussi tout simplement du rôle (bien rempli) que l’on attendait de la nouvelle communauté, future jumelle et partenaire de Clermont. Un adjectif probablement adéquat pour qualifier la difficile tâche de notre ministre, au moins étymologiquement.


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