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Flaubert (Gustave)

…puisqu’en décembre, on commémorera (1) le bi-centenaire de sa naissance et que, si ça peut remettre un peu de culture dans l’actualité, faire marcher le commerce du papier et titrer sur autre chose que les virus, c’est toujours ça de pris (2). Sans compter que, étymologiquement, plus célèbre, on ne peut pas!

L’immortel (forcément, après tout ça) auteur de ‘Mme Bovary’, ‘Salammbô’, ‘L’Education sentimentale’ ou ‘Bouvard et Pécuchet’ -entre autres- se retrouve donc plus ou moins automatiquement dans les cartables de l’enseignement secondaire, à côté de Victor Hugo, Emile Zola ou Stendhal (Henri-Beyle, dit), car c’est l’un des plus brillants hommes de lettres de la littérature française; la preuve, son nom, d’origine germanique, se compose de deux syllabes bien connues dans ce registre linguistique: flau-bert (nôôôn !?).

En fait, il faut remonter à l’orthographe (présumée) du 10ème siècle (environ) pour trouver ‘flod-berth’ à l’origine, d’après deux mots qui sont presque synonymes, pour ne pas dire qu’ils forment un vrai pléonasme…On commence par la partie la plus connue -et maintes fois croisées dans ces colonnes- qui est ‘bert(h)’, à laquelle on donne en général le sens de ‘célèbre’ ou ‘illustre’. C’est donc le qualificatif de quelques surnoms de l’époque, type Sigisbert ou Aldebert qui ont perdu leur ‘h’ final lors du passage dans un français qui en a également fait des Al-, Ro- ou Nor-.

C’est évidemment le cas très louangeur du prénom féminin Berthe tout court; ou tout long si vous considérez la taille de ses pieds car la mère de Charlemagne les avait grands, dit-on (3); ou très gros quand elle est canon sous le pseudo -français- de grosse Bertha, l’obusier lourd allemand de la Première Guerre Mondiale. Dernier clin d’oeil étymologique et néanmoins littéraire: c’est également le prénom de la fille…d’Emma et Charles Bovary!

Au milieu de ce flot de racines, attaquons-nous alors à la première partie du mot, qui n’a rien à voir avec une graphie (une écriture) ni de ‘flot’ (la vague), ni de ‘flaut’, l’orthographe ancienne de…flûte et du verbe ‘flauter’ qui ont donné leur état-civil à quelques familles de flutistes, les Flautat (même germanique, Das ist nicht eine zauber-flöte! Rien à voir avec une flûte, même enchantée).

Ce ’f’ initial était en réalité un ‘h’ à l’origine, emprunté au mot ‘hlod’ qui veut dire…célèbre. Le son aurait subi une transformation due à une forte aspiration de la ‘sifflante’, phénomène que l’on retrouve par exemple dans certaines langues comme le gascon ou l’espagnol (4). Pour ne pas trop en rajouter, les linguistes donnent plus précisément à ce terme la nuance de louange ou renommée. Mais, l’un plus l’autre, ça nous fait quand même de Gustave un ‘célèbre très connu’…

Au fait, Gustave, justement? Eh bien, c’est encore de l’allemand, enfin du germain, y compris nordique car le mot aura pas mal de succès en Scandinavie. Rien à voir cette fois avec quoi que ce soit de gusta-tif, mais plutôt de de ‘gaut-staff’, c’est-à-dire en rapport avec le peuple de la tribu des…Goths, particulièrement ceux qui ont un ‘bâton’ (staf). Etait-ce un emblème ou un signal (comme les porte-faix romains), un ‘vrai’ bâton’ (version gourdin) ou, au sens figuré, le soutien de quelqu’un (5)? 

On n’en sait pas beaucoup plus, sauf que leur descendance fut nombreuse puisqu’on connait pas mal de Gustafsen (danois), Gustavsson (norvégiens) ou Gustafsson (suédois), tous des fils (-son) et filles d’un Gustave qui rendra célèbre une certaine Lovisa Greta Gustafsson plus connue sous le pseudo hollywoodien de Garbo. Elle aussi aurait mérité de s’appeler Flaubert parce que, côté célébrité… 

  1. On évite d’employer le verbe ‘fêter’ (enfin, pas tous les journalistes) quand il s’agit de quelqu’un de disparu.
  2. Le bi-centenaire de sa mort est pour 2080. Préparez-vous!
  3. En fait « Berthe Aux-Grands-Pieds », de son vrai nom Bertrade de Laon, avait très probablement un (seul) pied-bot, donc pas forcément grand mais peut-être gros.
  4. D’où l’équivalence de patronymes comme Hourcade/Fourcade; ou, maintes fois signalés ici, horno/four, hijo/fils, higo/figue,  higado/foie, etc…
  5. On dit bien « la béquille de mes vieux jours ».

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