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Frelons, guêpes et abeilles…

Les derniers terroristes venus de l’Est se sont manifestés à Paris sous la forme d’un nid indésirable rapidement délogé du…Jjardin des Plantes, puisqu’il s’agit d’une colonie de frelons asiatiques, prédateur mortel pour les abeilles (européennes)…Il est intéressant de comparer les étymologies de ces différents insectes, d’autant que, pour une fois et au contraire des ovins, bovins et parfois canidés regroupés sans trop de distingo, nos ancêtres disposaient de termes particuliers pour les désigner. Et pour cause: ils viennent tous d’horizons -géographiques- différents!

Disons d’abord que les trois variétés que nous avons retenues font tous partie de la famille des ‘vespidés’, branche formée sur le mot italien ‘vespa’, celui-là même qui donnera des idées de scooter à la mode, sur les conseils d’un ingénieur de la société Piaggio (groupe Fiat). Il suffit en effet de regarder le profil en taille de…guêpe du moyen de locomotion préféré des belles Romaines (dans les années 60) pour constater la même morphologie que pour les insectes, une tête avec un gros phare et un abdomen rebondi après une ceinture (le marchepied) particulièrement serrée. D’où souvent le surnom affectueux de ‘guêpe’ pour la machine en question.

Alors, pourquoi ce frelon? Il s’agit à l’origine d’une racine latine, d’après un mot de la fin de l’Empire (du latin dit ‘vulgaire’) qui va apparaître dans les langues romanes (français, espagnol, italien) dès le 8ème siècle sous la forme ‘furlon’, lui-même probablement par confusion sonore avec un ‘fur’ qui signifie…voleur. Pas aviateur (évidemment) mais cambrioleur, allusion possible à la réputation de prédateur -de ruches et de miel- du gros machin à la bande jaune sur le ventre. (Pour certification, on trouve aussi un ‘furlo’ en germain, issu du néerlandais ‘hurlo’ -avec un ‘h’ très aspiré équivalent au ‘f’- qui a le même sens et la même évolution).

De la guêpe, plus besoin de dire grand’chose donc, puisque c’est elle qui va récupérer l’étymon (le mot inital) qui va se mélanger au 12ème siècle avec son homonyme germain ‘wesa’, pour entrainer ce ‘w’ à devenir, comme d’habitude, un ‘g’ d’où ‘guesa’, puis ‘guespa’, puis guêpe en français, une fois le ‘s’ monté sur la voyelle qui le précède pour faire un accent circonflexe.

Celle qui a fait son miel de toutes ces histoires est l’abeille, créée sur la racine latine pure de ‘apix’, qui tombera à pic pour nommer l’homme qui s’occupe d’elles, l’api-culteur. Mais curieusement, comme cela arrive parfois pour certains mots très ‘ciblés’ géographiquement, cette ‘apix’ va devenir ‘abix’ en dialecte provençal, l’une des langues les plus largement parlées au Moyen-Age; en version locale, cela a donné ‘abeix’ puis ‘abeilha’, à deux battements d’ailes de ‘l’abeille’ moderne qui survole les champs de lavande ou les mimosas. Même le parler ‘parisien’ s’y mettra car, pendant longtemps et surtout dans le vocabulaire poétique, on ne parlera plus que ‘d’avette’ pour désigner la butineuse, avant que l’Académie ne revienne au terme premier, évitant ainsi une confusion avec une navette, même si l’avette la fait d’une fleur à l’autre.

Et enfin, à la même époque, il y en a un qui fera du bruit à cause de la vibration sourde de ses ailes, c’est le…bourdon. Qu’il soit vrai ou faux, il s’agit tout simplement du seul mot qu’on ait trouvé pour imiter (!) un vol qui inspirera un certain compositeur russe, puis un instrument de musique et même un type de cloche au son particulièrement grave. Et tout ça dans le même essaim, linguistique bien sûr!


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