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Genou

…ou d’exprimer, comme actuellement, un signe de manifestation. Reste à savoir si le geste en question traduit la résistance, la soumission, le respect, la fatigue, ou encore le sacrifice. L’histoire du genou, c’est un vrai sac de noeud(s), y compris étymologiquement!

A l’origine de ce mouvement, il y a en effet le mot latin ‘genu’ (1) qui évoque un angle, puis un embranchement sur une excroissance, essentiellement dans le cadre…végétal, très précisément un noeud sur une branche! Son diminutif ‘geniculum’ (le petit-genou) va donc s’appuyer sur cette forme pour créer, bien avant le Moyen-Age, quelque chose qui définit davantage la rotule, pièce maîtresse qui permet la mobilité du-dit genou (2).

On peut même y rajouter certains synonymes du temps des Grecs qui, eux, localisaient leur ‘genoùs’ dans la…mâchoire (idéal pour articuler!), sans compter une équivoque temporaire avec un autre mot latin pluriel (genae) qui désigne les joues, là où se manifeste l’articulation-de-la-mâchoire-qui-pivote-comme-la-rotule, autrement la petite roue du genou .

Bref, il suffit de plonger dans les différentes langues (au moins européennes) pour constater que tout tourne autour de ce genou, à commencer par les plus ‘mécaniques’, des Espagnols qui ont conservé la ‘rodilla’ (rotation de la rotule, pléonasme compris), alors que d’autres ont conservé la racine latine comme les Français (genou), les Italiens of course (ginocchio) ou les Roumains (genunchi).

Les peuples du Nord, comme souvent, on leur propre référence sonore, un très sec ‘knie’ pour les Germains et les Flamands, ‘knee’ pour les Anglo-Saxons et même un genou un peu plus long pour les Polonais avec ‘kolano’. Finalement, les plus doux du genou seront les Portugais avec un ‘joelho’ très huilé…

Bref, il faut maintenant savoir quel genou poser en terre car, selon les pays et les cultures, certains font plus attention à leur(s) genou(x) que d’autres. De façon générale, tout comme la main qui est gauche voire impure à gauche, et qui est directe voire…adroite à droite, on fait plutôt appel spontanément au genou droit pour se baisser (3). Il n’y a que dans les situations violentes (un étouffement, part exemple) que vous appuyez avec n’importe quel genou, voire les deux si rébellion.

Dans d’autres circonstances, le genou peut être signe de respect, devant un monarque ou un dignitaire religieux (même si la tradition se perd: ça prend du temps, ça salit le pantalon, à partir d’un certain âge on risque de ne pas se relever, etc); ou bien une reconnaissance de soumission, devant un chef militaire (à l’époque où on n’avait pas de wagon pour signer les capitulations); parfois même de pardon (un instit. sadique), de sacrifice (un pélérinage, idem) ou de fatigue quand vous arrivez à la maison ‘sur les genoux’, en souhaitant que ce ne soit qu’une image évidemment.

Plus joyeuse sans doute est l’option qui vous incite à faire du genou à votre voisin(e), en général sous une table qui vous permet de cacher les mouvements de votre pied et les endroits qu’il va explorer (vérifiez la présence d’une nappe quand même). Avant peut-être une étape suivante très appréciée dans le vocabulaire anglais (« on your knees ») qui vous enjoint de vous mettre au niveau demandé.

D’où l’importance de savoir s’il faut poser un ou deux genoux: pour un adoubement militaire, il fait mieux un seul; alors que pour recevoir la communion (au 20ème siècle), c’était deux; le pire étant, à certaines époques, de montrer son (ou ses) genou(x) tout en restant debout (le ‘scandale’ de la mini-jupe dans les rues des années 1960); ou pire encore assise (forcément, au féminin) comme cette rotule dénudée qui a valut à la speakerine Sylvette Cabrisseau d’être virée de l’ORTF pour avoir un peu trop croisé les jambes en annonçant les programmes.

Pour mémoire, la scène se passa en 1969, dans la France (à peine post-)gaullienne et la demoiselle, d’origine antillaise, dut faire face à des kilos de courrier venant de téléspectateurs (-trices) indigné(e)s de voir « une négresse » apparaitre sur les écrans de la télévision nationale. Toute ressemblance avec des événements récents ne sont sûrement pas une coïncidence, et, comme dans la règle, ne font que rapprocher genoux de cailloux, houx, ou même peut-être hiboux. Y compris orthographiquement!

(1) Mot conservé tel quel dans le seul mot français ‘génuflexion’.

(2) L’inverse de la rotule se dit ‘poples’ en latin, ce qui a donné le fameux creux poplité, le pli interne du genou.

(3) Sauf pour déplier la jambe quand vous êtes un attaquant plus à l’aise du pied gauche pour marquer.


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