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Guerre

…au monde, un mot semble-t-il indispensable au vocabulaire des peuples. A part quelques rares exceptions de populations océaniques qui n’ont jamais envisagé (ni eu besoin) de créer un son pour exprimer la violence des combats, on peut dire que (la) ‘guerre’ est présente dans tous les dictionnaires. Et chacun fait la sienne, y compris étymologiquement.

Premier impératif: le mot qui exprime l’affrontement s’appuie toujours sur une sonorité forte, claquante et courte comme un coup de feu. Une syllabe si possible, deux au maximum et toujours bâties sur des consonnes ‘dures’; seuls les…Grecs sont allés jusqu’à trois voyelles qui ont fourni le début du répertoire guerrier français, en l’occurrence le terme ‘polêmos’, à la base évidemment de tout ce qui est…polémique.

Les plus surprenants sont certainement les Romains, qui ont fourni aux hommes politiques qui veulent se montrer à la télé l’inévitable citation latine de service, soit « Si vis pacem, para bellum » (Si tu veux la paix, prépare la guerre), extraite de l’oeuvre d’un obscur écrivain du 5ème siècle après J.C, auteur de traités militaires sur ‘la paix armée’ dite ‘équilibre de la terreur’, version 21ème siècle. 

Et la surprise -linguistique- est la suivante: ce ‘bellum’ latin est en fait le genre neutre de l’adjectif ‘bellus’, soit ‘bella’ au féminin, le même mot qui a aussi bien servi à qualifier la marque d’une célèbre poupée dans les années 1960 que « la fille (qui) faisait trembler tous les villages » dans une chanson de maître Gims. Vous avez donc le choix du style et de l’époque, mais dans tous les cas, bellum, bellus, bella signifie beau (ou belle, évidemment). Curieux d’accorder ça avec la guerre, non?

C’est que nos Romains, aussi peu pacifistes que les boxeurs des rings modernes, appelaient en fait la guerre « bellum duellum », soit ‘un beau duel’ (traduction grossière mais facile), qu’on pourrait tout aussi bien assimiler au…’noble art’ qui permet de taper, voire de tuer son voisin; la seconde partie de l’expression ayant été abandonnée en chemin. On retrouve la même idée (ironique) au 20ème siècle dans le film de Richard Attenborough titré « Dieu, que la guerre est jolie! » (1969)…En attendant, si Clémenceau a déclaré « La guerre, (cette chose) trop importante pour la laisser aux militaires », confions-la donc aux linguistes: 

Nos guerres européennes viennent d’un son germanique qui est ‘werra’ et qui qualifie une dispute, particulièrement à la suite d’un désaccord ou d’un scandale. On imagine facilement comment on a pu passer rapidement d’un contentieux personnel à une querelle de groupe puis à un affrontement général, les gens de l’époque étant assez rapidement portés à la ‘castagne’, c’est même pour ça qu’on peut les traiter de…belliqueux, toujours d’après la racine latine.

Dans les tribus du Nord, plusieurs langues vont conserver ou presque ce son pour faire le ‘wehr’ allemand, que l’on retrouve dans ‘bundeswehr’, l’armée de l’Etat (l’armée fédérale) ou la ‘wehrmacht’, l’armée tout court, littéralement (ceux) qui font (la) guerre…Version saxonne devenue ‘anglo’: werra devient ‘war’ évidemment; et même ‘werre’ en ancien néerlandais (remplacée depuis par un ‘oorlog’ plus moderne). 

Mais, contrairement aux apparences, ce « werra » n’est pas un ‘verra’ à la sonorité douce; la preuve, c’est qu’il s’est transformé en un ‘g’ plus guttural dans la zone latine, non seulement pour faire la ‘guerre’ française, mais aussi ‘guerra’ en italien, en espagnol et en portugais; et la guerre n’est pas finie, avec un retour encore plus ‘sec’ qui transforme le ‘g’ en ‘k’, pour rajouter ‘krieg’ en allemand, et ‘krig’ en suédois. 

Pour ceux qui ne préfèrent pas faire la guerre mais l’amour, en tous cas la paix, on peut se demander ce que devient cette situation quand les armes se taisent: c’est encore grâce aux Romains que beaucoup de pays ont fondé leur paix sur le latin ‘pax’, qui a donné le français ‘paix’ mais aussi l’italien et…le roumain ‘pace’, et -pour une fois- l’anglais ‘peace’; mais aussi le très proche ‘paz’ en espagnol, en portugais ou en bolivien (capital!), et même le ‘pokoj’ polonais.

Comme d’habitude, le ‘bloc du Nord’ s’est inspiré de sa propre syllabe ‘frid’ pour faire ‘friede’ en allemand, ‘fred/frid’ en suédois ou, en soufflant un peu moins le ‘f’, le ‘vrede’ flamand…Notez au passage que cette racine est bien sûr à l’origine des (pré)noms qui expriment une idée de paix à la germanique, soit Frida, Fred et donc tous les Frédéric (-que). 

Mieux encore: on retrouve le même son dans un second mot ‘piqué’ en plus par les Anglais pour faire ami-ami avec…’friend’, le copain avec qui on vit -forcément- en paix! Quant au terme russe, il est très connu depuis qu’un astéroïde métallique a tourné autour de la Terre avant de s’y écraser, puisqu’il se dit ‘mir’, nom de la station spatiale (de l’époque) soviétique. En France, Mir fait plutôt penser à une marque de lessive, le produit idéal pour laver son linge sale, en famille ou pas…


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