Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

Guingamp (22)

Petit coup de chapeau rapide au vainqueur de la Coupe de France, qui a ‘refait le coup de 2009’ au détriment du Stade Rennais. Etant donné que vous verrez largement et entendrez sur tous les tons le nom de cette commune des Côtes d’Armor (22200) dans toute la presse du moment, profitons-en pour ajouter quelques explications simples à ce titre qui ne manquera pas de rendre jaloux les autres clubs, et pour cause…

Le nom de la ville lui-même est assez facile à analyser, même si vous n’êtes pas bretonnant (en général, quand ce n’est pas le cas, il vaut mieux ne pas essayer); il est en effet formé de deux racines relativement évidentes, cet adjectif étant à prendre au sens étymologique bien sûr, c’est-à-dire non pas ‘faciles’ comme on en détourne le sens dans le vocabulaire actuel, mais ‘que l’on peut voir’ (du latin videre, voir)…Tout ça pour dire que, si vous regardez attentivement le mot pendant quelques secondes (et que vous êtes un lecteur un peu fidèle de ce blog), vous allez presque trouver tout seuls: chaque syllabe est donc une racine, ce qui nous amène à chercher ce que signifie ‘guin-‘ + ‘gamp’. Je vous aide: il y a du breton et du…latin.

Ce ‘guin’ (rien à voir avec la chèvre du Monsieur) est l’orthographe francisée du terme breton ‘gwen’, dont vous savez sans doute qu’il signifie blanc, et ce, dans tous les différents parlers de la province, y compris jusqu’à l’extrême-sud (la Loire-Atlantique), pour désigner la commune qui possède des surfaces (-rann) blanches (gwen), autrement dit Gwen-rann, devenue Guérande en français, définition on ne peut plus précise (et même évidente!) des marais salants.

Il y a peut-être eu des zones blanches à Gwengamp, mais les interprétations varient légèrement en la matière: Il est pourtant quasiment certain que ce ‘gamp’ est l’adaptation bretonne d’un ‘camp’ (ou ‘champ’) médiéval, donc d’un ‘campus’ latin, marquée d’une gutturalisation (le son ‘k’ de campus devient le ‘g’ plus sonore de gamp). Dans tous les cas, on a donc affaire à un ‘champ-blanc’, ce qui, dans la bouche des romains, a le sens non pas d’un carré de terre labourée mais de la plus vaste surface possible (une vallée de prairies, ou un plateau).

C’est sur le ‘blanc’ de ce champ-là que se battent les historiens (et les linguistes): d’où venait cette couleur? Un élément du sol de couleur unie? Une abondance de pierres blanches (menhirs)? Sans aller jusqu’au champ de pâquerettes, un peu ‘juste’ pour mériter un tel honneur…Du coup, beaucoup pensent qu’il faut prendre l’adjectif au sens figuré, ce champ blanc pouvant être compris comme ‘vide’, donc non habité, abandonné, ou en friche si, cette fois, on le réduit à un périmètre plus modeste, d’où serait parti le village initial. Avouons que tout le monde a un peu un blanc à ce sujet…

Ce dont on est sûr, c’est que toute la ville aura été pavoisée aux couleurs de l’EAG (on dirait une marque de machine à laver, mais non ce sont les initiales de l’En-Avant-Guingamp’), toute occupée donc à rendre jaloux les autres prétendants au titre national. C’est ce qui devait forcément arriver, avec un entraineur qui s’appelle Gourvennec (Jocelyn), ce qui, en breton (gourvenneg), signifie…’celui qui fait envie’ !


N'hésitez pas à soutenir ce site ! Il vous est possible de faire un don libre pour assurer un contenu régulier et sans publicité. Votre participation serait grandement appréciée !

 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.