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Handicap

…ou, pour être plus précis, sur ‘l’égalité des chances pour l’emploi des personnes handicapées’; ce qui vaut quand même mieux qu’une accroche qui a davantage l’air d’une commémoration ou d’une simple incitation, même si indispensables (Journée de la Solidarité, Journée de la Bonté, Journée des Soldes, ou Journée…de la Femme). Il n’est question ici que d’étymologie mais, si vous êtes passionné de ces petits livres d’humour qui ornent les caisses des librairies, vous en savez déjà beaucoup car les anecdotes sur la définition du mot circulent facilement. Si ce n’est pas le cas, c’est la moindre des choses de se pencher quelques instants sur ce ‘handicap’.

Il faut arriver à passer quelques obstacles pour deviner la vraie nature du handicap, mot d’origine anglaise qui, pour une fois, n’a pas été auparavant emprunté au français; le terme est en effet la contraction de l’expression ‘hand-in-cap’ (prononcé rapidement, cela donne ‘handicap’ aussi bien en anglais qu’en français), ce qui signifie ‘(la) main dans le chapeau’ (mieux qu’à la casquette, même si l’on va parler de jockey dans quelques lignes). Et que fait cette main dans ce chapeau? En fait, il y en a deux, qui déposent chacune une mise d’argent dans un béret (par exemple) tenu par un arbitre ou par un juge qui évalue le prix d’un objet que des participants veulent échanger. Celui qui a donné le prix le plus bas (d’après le juge) doit d’une certaine façon faire l’appoint, rajouter quelque chose pour que la transaction soit équilibrée; dans la négociation, il part donc avec ‘un hand-i(n)-cap’…

Nous ne sommes alors qu’au début du 19ème siècle; le handicap est donc – d’un point de vue linguistique – très récent ! Très rapidement, le sens du mot va se généraliser pour désigner toute situation où l’on applique un désavantage ou une charge supplémentaire pour égaliser les chances de plusieurs concurrents, d’où ce handicap hippique sur le dos des chevaux au départ d’un Grand Prix, selon la forme (le poids) des jockeys présents. On pourrait en dire autant d’une course d’athlétisme, en fonction du couloir tiré au sort par les concurrents (plus encore quand ils cour-ai-ent contre Oscar Pistorius (1). Il faudra d’ailleurs attendre les années 1950 pour voir apparaître régulièrement le mot dans le vocabulaire médical pour désigner une difficulté ou une déficience physique.

Rappelons également au passage que, grâce à ou à cause de la provenance anglo-saxonne du mot ‘hand’, il est donc absolument obligatoire et par conséquence très clair qu’il faut parler des Handicapés et non des Zandicapés, si vous voyez ce que je veux (ne pas) dire. Cela étant, vu les temps (et la morale qui courent), il mieux vaut mettre la main au chapeau sur un champ de courses que la main au panier sur un parquet de basket. Sauf étymologiquement bien sûr!

(1) Le Sud-Africain aux prothèses, meurtrier de sa compagne en 2013. Voir la chronique de mai 2014


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