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Heydemann (Christel)

…pour ne pas dire Orange, pour qu’il se retrouve à la Une de plusieurs médias: « Une femme à la direction générale d’une entreprise du CAC 40! ». Et comme il faut toujours trouver des (bonnes) raisons à la réussite, il suffit de citer l’environnement familial de la dame (Centrale, Ecole Normale), Polytechnique et Ponts & Chaussées pour elle, avant une carrière dans tous les hauts postes de management ou d’administration; bref exactement ce qu’il faut pour bien faire pousser les choses sur le terrain…contrairement à l’origine de son patronyme.

Le mot, de formation typiquement germanique (heyde-mann), est en fait un toponyme (un nom de lieu) qui a circulé dans toute l’Europe de l’ouest à la faveur des grandes ‘invasions’ puis migrations des premiers siècles. Logique donc que, comme un nombre important d’importations linguistiques, ces deux syllabes ayant probablement appartenu aux tribus des Goths soient passées dans l’ancienne langue allemande puis implantées dans toutes les régions possédées ou traversées par ces gens, dont ‘notre’ actuelle Alsace-Lorraine.

La seconde partie du nom ne posera sans doute problème à personne, le ‘mann’ en question – y compris avec un ’n’ de moins en anglais – désignant effectivement un homme. Reste donc à savoir quel caractère (ou caractéristique) lui apporte la racine qui le précède, en l’occurrence le son ‘haith’, version primitive (enfin, estimation) qui va se transformer de façon un peu plus gutturale vers le Moyen-Age en ‘heide’, orthographe toujours identique dans l’allemand actuel pour désigner de la bruyère!

Son et écriture identique en néerlandais avec ‘heide’, légèrement modifiés chez les Saxons qui ont rejoint les Angles sur une île, avec ‘heather’, bref tout ça c’est une histoire de petite fleur rustique dont les pseudo-clochettes roses, mauves ou blanches s’épanouissent dans les sols plutôt pauvres, pour ne pas dire désolés. On pense tout de suite aux landes écossaises (1) ou aux landes…landaises du Sud-Ouest où se sont justement multipliés les Heydemann, en tous cas en version francophone soit les Lalande tout simplement ou parfois les Lalanne, état-civil qui ne doit rien à l’équidé aux grandes oreilles mais à une ‘assimilation’ de la lettre ‘d’ dans le ’n’.

Mais si l’on s’en tient au nom commun français (comme un certain Jean de…La Bruyère au 17ème siècle, dont ‘Les Caractères’ n’ont pas trop plu à Louis XIV), on utilise alors la racine de latin populaire ‘bruccus’ (ou’bruccos’ en gaulois), celle qui a directement inspiré ‘bruyère’ et toutes les évolutions intermédiaires dont un arrêt chez les Brugère et autres Brughière bien connus.

Conclusion: les Heydemann désignent donc des « gens de la bruyère » qu’il faut probablement comprendre davantage comme ‘ceux qui habitaient dans la lande’ (2) ou qui venaient de la lande (avant d’émigrer en ville pour trouver du travail)…A part d’être des fanas de la petite fleur dressée dans la jardinière du balcon (le ‘heidekraut, proprement le plant), la bruyère n’est pas assez célèbre pour ses vertus médicinales comme soin de l’arthrose, fonction symbolique (ou pas?) de la résistance du brin qui se tient debout sous le vent car, dans le langage des fleurs, elle représente la solitude assumée et solide. Des qualités qui pourraient être utiles aux Heydemann en responsabilités, y compris donc étymologiquement!

  1. La ‘Heather Ale’, variété de bière traditionnelle locale est parfumée à la bruyère.
  2. Plutôt en plaine chez nous mais sur la colline dans les ‘moorlands’ anglais

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