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Irma

S’intéresser à l’étymologie de ‘Harvey’ (cf.article précédent), c’était un peu profiter d’un creux dans l’actualité; mais finalement, difficile d’éviter de parler d’Irma’ ces jours-ci, le surnom de cet ouragan inhabituellement violent devant probablement rester dans les mémoires pour longtemps. Sur la distribution alphabétique des noms chaque année (…Gert, Harvey, Irma, José, Katia…) vous trouverez facilement toutes les explications en ligne; mais au fait, que signifie Irma, avant d’être un sobriquet ironique emprunté à une mode du début du 20ème siècle pour devenir le prototype de la diseuse de bonne aventure?

On pense que le prénom a acquis sa célébrité vers 1910 grâce à (ou à cause de) une voyante parisienne particulièrement consultée par les vedettes, la publicité par petites annonces faisant le reste; la dame était d’origine gasconne (Pyrénées-Atlantiques) et avait été baptisée d’un prénom d’origine espagnole largement utilisé par les voyantes de roulottes gitanes itinérantes. Les lettres de ‘noblesse’ artistiques viendront plus tard, dans les années 1950, avec la comédie musicale ‘Irma la Douce’, écrite par un journaliste…du «Canard Enchaîné» (1) sur une musique de la compositrice Marguerite Monnot (collaboratrice de Piaf, entre autres, excusez du peu!).

Bien que le succès arrivera des Etats-Unis avec le film de Billy Wilder et le rôle-titre interprété par Shirley Mac Laine, l’oeuvre est donc bien française et fera les beaux soirs de théâtres parisiens qui verront les triomphes de Nicole Croisille ou de Colette Renard. Irma, virtuose de la boule de cristal ou douce prostituée habitant sous les toits de Paris? Quelle ironie! Le mot vient en effet d’un terme…germanique (‘allemand’) du 11ème siècle qui qualifie toute personne de sang royal (en fait, au moins aristocratique); l’irmin’ la plus célèbre sera une ermite de la région de Cologne, honorée et sanctifiée par le pape de l’époque Léon IX.

Elle-même succède chronologiquement à une ‘vierge’ du 8ème siècle (l’un des moyens les plus sûrs de se faire remarquer) qui vécut à Trêves (sur la Moselle) et nommée Irmina, soit Irmine puis Hermine en français (2)…Deux femmes de légende(s), plus une missionnaire franciscaine béatifiée à la fin du 19ème siècle, sur une distance de quelques siècles de religion: il n’en fallait pas plus pour créer une filiation onomastique pour ‘inventer’ une (sainte) Irma qui aura quand même bien du mal à se refaire maintenant une réputation positive. Sauf étymologiquement!

(1) la preuve: l’oeuvre est tirée de l’une de ses pièces sous le titre…’Les Harengs Terribles’ (c’est Cocteau qui a dû être content)

(2) Ne pas confondre: le nom de la bestiole à la fourrure noir et blanc (puis la couleur des manteaux royaux et du drapeau breton) n’est qu’un homonyme sans rapport: le nom commun hermine vient de l’anglais ‘arminia’, dans l’idée que l’animal venait…d’Arménie, d’où le nom!


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