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Janvier

…ou le cul entre deux chaises, celle de l’année qui finit et celle de l’année qui commence, telle est en effet la définition la plus fréquente que vous trouverez dans les résumés d’articles sur la mythologie des mois de l’année. Le premier de notre calendrier  dit ‘grégorien’ actuel (1), depuis le pape Grégoire à la fin du 16ème siècle, est en effet ce ‘janvier’ réputé comme la période la plus déprimante de l’année, que nous devons à un certain dieu Janus; l’adjectif composé sur son dos a donc fait ‘januarius’ (soit januaire, comme on dira plus tard temporairement brumaire, vendémiaire, etc). 

Et comme il n’y avait pas véritablement de ‘u’ en latin, ‘janvarivs’ s’est logiquement réécrit sous la forme que l’on connait. Notez au passage que le son est globalement resté le même dans quasiment toutes les langues et tous les dialectes, une fois prises en compte les habitudes de prononciation locales; la racine s’appuie sur ‘jan-‘ (ou ian- voire -en, ce qui revient au même), comme januar (allemand, norvégien, hongrois ou islandais), january (anglais), Janeiro (portugais et donc, forcément, brésilien) ou encore ‘gen-‘ comme gennaio (italien) ou enero (espagnol) après la chute d’un ‘j’ initial encore présent dans un ‘jenvier’ français médiéval.

Même du côté de l’Asie en Azerbaïdjan et en Ouzbékistan (yanvar), ou en Afrique avec le swahili (januari) et le zoulou (januwari), la planète a hérité de la culture romaine qui employait un mot…grec, évidemment. D’ailleurs à Athènes, avant de s’appeler ‘ianouarios’, janvier se disait ‘posédeion’, sous l’autorité donc du dieu des mers. Quant à notre Janus ultérieur, il est souvent gratifié d’un masque symbolique pour exprimer cette double-face d’un être qui accompagne le ‘switch’ entre les deux époques: on tourne le dos à l’an passé, et bonjour l’année nouvelle…En fait, ce n’est pas tout à fait ça.

Le loulou était principalement concerné par l’idée de changement et/ou de transition (vous suivez l’idée); qui dit transition dit éventuellement passage, aussi bien au figuré qu’au propre, ce qui était bien à l’origine le cas de notre personnage; en effet, Janus n’avait rien d’un masque recto-verso style ‘commedia dell’arte’ mais habitait un temple…à deux portes (2)! En effet, la tradition voulait que les prêtres ne sortent jamais par l’entrée (et réciproquement) sous peine de mauvais présage (la régression), d’où cette idée de sortie vers une nouvelle époque, si possible en faisant des (bons) choix: tel est le sens de nos ‘résolutions’ modernes!

En tous cas, ce Janvier a quelque chose d’un peu désagréable: c’est que, après les festivités de Noël et de la St-Sylvestre, il nous ramène et éventuellement nous prépare au mois du froid et des fièvres (fiévrier!); dans le calendrier républicain, il s’appelait d’ailleurs à la fois nivôse et ventôse (la neige et le vent). Au contraire, il a un aspect très positif (pour un article sur l’étymologie), c’est qu’il peut servir à la fois de début et de fin…avec tous les voeux qui s’y rattachent!

(1) Dans l’Antiquité, les Romains, qui n’avaient que dix mois dans leur année, commençaient en fait en ‘mars’ (le troisième pour nous, donc) ce qui explique pourquoi sept-embre était bien le sept-ième, oct-obre le huitième (octante), nov-embre le neuvième (nonante) et déc-embre le dix-ième, des noms actuellement tout à fait décalés avec la numérotation actuelle!

(2) Le vocabulaire anglo-saxon a conservé aujourd’hui encore l’idée de porte dans le mot formé sur la même racine en ‘janitor’, qui traduit aussi bien le ‘portier’ français qu’un gardien (des portes de la boite de nuit) ou un concierge (qui surveille les mouvements de la porte de l’immeuble)


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