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Kanner (Patrick)

Le nom du discret ministre de la Ville et de la Jeunesse commence à apparaître dans les médias grâce à son troisième domaine de compétence(s), les Sports; entre Euro 2016 et J.O de Rio, voilà un homme qui a probablement un tour de main efficace, en tout cas étymologiquement…

Notre Patrick est né en effet dans le Nord de la France (Lille), et porte un patronyme pour le moins typique de l’influence germanique dans la région (il y a plusieurs siècles), région au sens large puisqu’elle concerne aussi bien aujourd’hui les Hauts-de-France que le futur Grand-Est (ou future Austrasie (1). Dans ce vaste territoire linguistique, occupé bien plus longtemps par les Germains que par les Gaulois au cours de l’Histoire, le ‘kanner’ est tout simplement un nom de métier (le -er final est un indice), celui qui fabrique et manie des ‘kannen’, autrement dit des pots ou des bidons (terme actuel en allemand).

Rien de ‘canin’ donc pour un ancêtre probable artisan et travailleur manuel de la terre sauf pour son autre collègue connu comme ‘kannengiesser’, spécifiquement fondeur (giesser) le plus souvent d’un métal (l’étain) pour réaliser des vases et autres récipients plus précieux que l’argile; ce dernier se rapproche davantage de l’orfèvrerie, alors que le simple ‘kanner’ peut aller de l’assiette à dessert à la jarre de conservation (le ‘bidon’).

Ses équivalents anglais et français sont, respectivement, les Potter (2) et les Pottier (comme le cinéaste français Richard, plus connu pour son oeuvre-phare “Caroline Chérie”, et également coupable d’avoir fait chanter à Tino Rossi dans la bande-originale de l’un de ses films le premier ‘Petit Papa Noël’…). On trouve aussi évidemment des Potier, Potet, Pothier, mais aussi Potterie et Potery (aucun doute!), des Potherel (bretons) ou des Poterlot (picards).

Attention, ne mélangeons pas les pots et les serviettes avec les Potte, qui sont en fait une variante de…patte (pauta, en latin), qui évoque la main lourde (et gauche, à tous les sens du terme), donc quelqu’un qui avait finalement une démarche balancée, comme si ses mains lui pesaient. Ce que Balzac appellera plus tard une ‘main pote’, qui n’est pas la main de mon meilleur ami mais une main enflée donc…potelée jusqu’à devenir engourdie, autrement dit…empotée!

Quant au copain sur lequel on peut compter (accrochez-vous), il vient d’une abréviation du mot…poteau (dès le 15ème siècle, pour ressurgir au 19ème), avec le sens d’ambage, de lien de stabilité où l’on peut s’appuyer pour rester droit! Et puisqu’on a les mains dans le pot, signalons pour terminer que la compote n’est pas la confiture faite par le copain, mais la ‘mixture’ (en latin: composita, sous-entendu: matière) dans laquelle on mélange les morceaux de fruits (et même plutôt de légumes, à l’origine). Et quand il faut mettre tout ça en pot, croyez-moi, c’est du sport!

(1) voir la chronique sur ces noms.
(2) Voir aussi la chronique sur Harry, le magicien de Poudlard (2011)


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