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La Zarra

…une vision européenne, très égocentrique tant que ses citoyen(ne)s portent ses couleurs avec succès. En témoigne le récent (et relatif) échec de La Zarra au concours annuel du costume le plus kitsch de la planète : après avoir copieusement communiqué sur les chances et les mérites de la chanteuse traditionnellement immolée pour l’occasion, tous (tous) les médias nationaux ont minutieusement titré sur la 16ème position de « la Québécoise », renvoyée in-petto de l’autre côté de l’Atlantique pour n’avoir pas convaincu par ses qualités de funambule à paillettes.

Souvenez-vous: quand Mary Pierce (1), joueuse de tennis américaine née à…Montréal gagnait sur les courts, elle devenait rapidement « la française »; quand Tessa Worley (2), skieuse d’ascendance australienne élevée en Nouvelle-Zélande gagnait dans les descentes, elle était soudain davantage ‘franco’ que ce que son patronyme pouvait évoquer. Mais tant que Teddy ‘Raïner’  (3) reste champion du monde de judo…

Tous ces champion.nes se distinguent non seulement par leur carrière spectaculaire mais aussi par un état-civil que les moins attentifs au monde du sport pourraient croire étranger. Or, il n’est… « é-vi-dem-ment » pas question de contester le moins du monde la francophonie de ces sportif.ves, y compris pour La Zarra, pour laquelle certains avaient imaginé quelque étymologie bizarre.

Rien à voir en effet avec le féminin de Zorro (authentique! Et pas forcément si bête d’un point de vue strictement linguistique), mais faisons plutôt un parallèle avec « l’Aziza », aussi bien dans la forme (article + adjectif) que dans la nature du mot puisque La Zarra est d’origine maghrébine, de l’aveu même de…Zahra (4). Son état-civil complet est donc en fait marocain, soit Fatima-Zahra Hafdi, le choix d’un seul mot en deux syllabes étant bien plus ‘euphonique’ (qui sonne bien, en grec) que trois noms nettement moins pratiques à mémoriser et éventuellement à caser sur une affiche ou dans la colonne d’une play-list (ça dépasse…).

Comme pour la version proche et peut-être plus connue de Zohra, l’équivalent que l’on donne le plus souvent au terme arabe en question est une idée de beauté, non pas un froncement de sourcil noir sous un chapeau style mariage chez les Windsor mais un éclat de blancheur comme celui d’une fleur (5). La tradition attribue l’origine du symbole à une déesse ou à une sainte, dans tous les cas à une personne lumineuse et charismatique, ce que l’on ne saurait refuser à la flamboyante compétitrice.

Cela étant, on reste un peu perplexe devant l’acharnement des équipes françaises de sélection à continuer de croire que leur représentant.e participe à un concours de la chanson et non à une partie d’échecs géopolitique. Et, symbole pour symbole, choisir une interprète dont le premier tube dans notre pays avait pour titre « Tu t’en iras »(2021)…Mais pour sa performance, cela n’empêche pas de lui jeter des fleurs, y compris cette fois étymologiquement.

(1) En archive depuis avril 2017

(2) En archive depuis décembre 2018

(3) En archive depuis août 2011

(4) Tout comme la gagnante du concours ‘Loreen’, de son vrai nom Lorine Talhaoui, née en Suède de parents d’origine…marocaine!

(5) En germain…edel-weiss (fleur noble et blanche)!


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