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Lapin (Année du)

…c’est un peu comme ça qu’on l’appellerait en Occident; car le lapin est depuis des siècles l’animal emblématique de nos clapiers (et de nos garennes), on l’a donc affublé du tout-premier nom qui vient à l’esprit dans les campagnes françaises soit Jean (1) et même Jeannot en diminutif, c’est plus mignon pour surnommer le doudou à sa fifille. Mais chez les Chinois, rien de tout cela…

Vient donc de débuter l’année du Lapin, porteur (comme la bestiole de l’année dernière) des meilleurs auspices et des souhaits les plus sincères qui n’empêcheront pourtant pas les crises d’arriver, comme partout ailleurs. Symboliquement, puisqu’il fait commencer par là (2), le lapin est un animal relativement comblé: synonyme de reproduction sexuelle à grande vitesse chez nous (3), il partage avec la conscience extrême-orientale deux aspects non négligeables: il sait apparaitre et disparaitre en un clin d’oeil et sans bruit (aussi bien d’un terrier que d’un chapeau de magicien) et c’est un animal nocturne.

C’est en effet comme chasseur de la nuit qu’il est reconnu sur beaucoup de continents, l’apparentant ainsi à la déesse Diane mais aussi représentant un ‘Grand Lapin’ qui a parfois des allures diaboliques; en Chine, on dit que son lien avec l’astre de la Lune vient d’une ressemblance de certaines taches (cratères) lunaires qui forment le dessin de l’animal; du coup, son action permettrait exubérance, abondance et donc prospérité, sans oublier (au Cambodge, par exemple) une certaine efficacité en matière de…fertilité. Quatrième signe du zodiaque chinois, le lapin (4) est paradoxalement le signe du don de soi (?!), et intervient alors dans l’horloge chinoise à l’aube, moment du jour où il est le plus ‘actif’.

En Europe, on a moins d’hésitations avec les racines non seulement des carottes mais aussi de l’étymologie française, qui gère en parallèle deux mots, l’un grec et l’autre latin; ce qui revient à dire, dans un pays où l’Académie décide de tout, que le premier appartient au vocabulaire dit ‘savant’, et l’autre au répertoire commun. La preuve…

C’est le lièvre qui est parti le premier à l’époque des Grecs, où d’ailleurs on ne faisait pas la distinction entre les deux; à Athènes, on parle de ‘lagos’ pour tout coureur aux grandes oreilles, ce qui donnera dans notre dictionnaire le terme de ‘lagomorphe’ (je vous avais prévenus), littéralement la classe des mammifères ‘à la forme de lapin’ (5). Pour ce qui est du mot plus populaire, ce sont les Romains qui vont nous fournir un ‘lepor’, également à l’origine du classement des ‘léporidés’ mais surtout d’une transformation en ‘levor’ pour arriver évidemment à un ‘lièvre’ qu’il a fallu lever pour…éliminer son cousin!  

Car, jusqu’au 18ème siècle, le lapin n’existe pas; il nait -linguistiquement- à la suite du ‘petit du lepor’ soit un lapereau qui lui laissera son ‘a’ pour faire lapin. Et donc, pendant des siècles, le lapin est un ‘connil’ (ou conil) comme dans « Le roman de Renart », et les choses auraient pu en rester là….Sauf qu’un certain Alexandre Dumas père (dit la légende) s’avise un jour de rapporter les jeux de mots obscènes que fait le peuple avec ce connil directement adapté du latin ‘cunniculus’, largement connu pour désigner très précisément le triangle de fourrure (comme la queue du lapin, à l’envers) qui se trouve entre les jambes des dames.

Ce lapin devient alors très…’chaud’, malgré une erreur de prononciation honteuse puisque l’expression originelle concernait le sexe…masculin: on disait en effet de quelqu’un qu’il « était « chaud de la pince » (no comment), bafouillage rapidement abrégé et enregistré comme tel dans les différents parlers régionaux…Curieusement, c’est également à l’immortel auteur des « Trois Mousquetaires » que l’on attribue la création du « coup du lapin », description très objective de la frappe violente destinée à assommer (et si possible tuer) l’animal que l’on tient par les pattes arrière, et dont l’effet peut être similaire sur votre nuque si un automobiliste vous percute en vous tapant par l’arrière.

Pour finir, disons qu’il n’existe pas de familles Lapin en France (on serait obligé de chercher pourquoi ce surnom…); les seuls Lapiné que l’on trouve dans le sud (Ardèche ou Alpes-Maritimes) sont une ‘agglutination‘ (un collage) de La Piné(e), version francisée de la Pignada occitane, un lieu planté de pins, autrement dit c’étaient des habitants ou des propriétaires d’une pinède.

Le seul vrai patronyme auquel on n’en posera pas est un Lapin d’origine…celte, un Lapain qui désigne bien le challenger de la tortue, tout comme les Oliphant (à votre avis?) et les Veal (veau), surnom de familles Mac ou O’ en rapport avec les animaux en question. Ça valait bien la peine de se faire un peu tirer l’oreille, non? En tous cas étymologiquement.  

(1) Dans le pays, le premier voisin dont on ne connait pas le nom, c’est souvent le Jean, sa femme étant la Marie, et la Catherine sa…maîtresse.

(2) Biologiquement, on n’a rien trouvé d’autre que des os, de la viande, du poil et des viscères; intellectuellement, il n’y en a pas des pages non plus…

(3) Il fut, un temps, le logo emblématique d’une marque de photocopieurs connus pour leur rapidité de…reproduction(s).

(4) Dans ce contexte, lapin et lièvre sont confondus.

(5) Et il n’y en a que trois: les deux cités + les ‘pikas’, sorte de petits rongeurs pratiquement disparus, sauf quelques exemplaires dans le nord de la…Chine.


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