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Larrouturou (Pierre)

C’est l’un des partenaires (obligés?) d’un mouvement qui part à l’assaut des élections européennes: le fondateur du parti ‘Nouvelle Donne’ fait équipe avec Olivier Faure (PS) et Raphaël Glucksman (voir son article) pour tenter de fédérer les ‘forces de la Gauche’ afin de lui en redonner un peu. Manque de chance, c’est plutôt de mauvais augure…au moins étymologiquement!

Pierre serait-il une sorte de petit ‘canaillou’, comme disait en son temps l’acteur et humoriste Darry Cowl? D’une certaine façon oui, à cause de (ou grâce à) ce suffixe ‘-ou’ qui marque un diminutif, comme dans chouchou, joujou, ou…filou; mais c’est surtout une forme de patronyme caractéristique de la zone occitane, plus spécialement encore des régions des Landes ou du Béarn, voire du Pays Basque (intérieur), bien que le monsieur soit né à Périgueux.

En ‘français parisien’ restitué, on va donc dire Larrouture tout simplement, ce qui éclaire maintenant le second stade de transformation du mot: Larrouturou > Larrouture > et donc forcément comme vous en avez maintenant l’habitude La-Routure. Ne reste plus qu’à savoir d’où vient cette ‘routure’ et ce qu’elle représente.

Une ‘routure’ n’a rien à voir avec une route, ni une roue, ni un rôti (contraction de rôtissure, sait-on jamais?) mais avec le participe passé d’un verbe latin qui est ‘rompere’, et qui veut dire…rompre, bien sûr. Rompre, donc casser, briser, bref tout ce qui peut provoquer une ‘rupture’ (c’est ça, la forme du participe passé), un mot que l’on retrouve quelques siècles après la chute de l’Empire romain dans l’ancien-français, avec l’orthographe ‘routure’.

En matière de cassure, les Latins s’y entendaient bien puisqu’ils ont légué aux langues romanes tous les sens qu’ils donnaient à ce mot, au propre comme au figuré. Et ça va de la médecine, pour désigner une hernie ou rupture de ligaments par exemple; plus fort, avec une brèche dans un mur ou une crevasse dans la montagne; ou encore la rupture d’un contrat évidemment, c’est-à-dire la transgression d’un accord ou l’abandon d’une tradition (le ‘changement dans la continuité’ cher à certains politiques); dans le même ordre d’idées, il s’agira de refus d’obéissance ou de contestation d’autorité dans le contexte de l’armée.

Or, à partir du 15ème siècle, le terme va se spécialiser dans le domaine…agricole, où la ‘ropture’ va qualifier un terrain en friche(s) dont on a ‘rompu le désordre’ pour le rendre cultivable! Vous allez me dire, pas de quoi…casser trois pattes à un canard, sauf que, vue l’organisation sociale de l’époque, le système a rapidement donné au seigneur propriétaire des terres en question l’envie de faire payer une taxe au paysan qui avait la chance d’exploiter ce nouveau lopin.

Le locataire de cette ‘ropture’, devenue routure puis roture entre-temps, va donc forcément s’appeler le ‘roturier’, autrement dit le non-noble qui doit assumer sa subsistance en travaillant la terre; d’où le sens actuel d’homme du peuple, qui a subsisté de nos jours en oubliant un peu l’objet de son origine.

C’est pour cela que, s’allier avec un Larrouturou, c’est peut-être un peu risqué, en tous cas linguistiquement parlant. Heureusement, il y a dans l’équipe un gars qui a le sens de l’action (Faure, celui qui ‘fait’) et un autre qui a beaucoup de chance (Glucksman). Ne reste plus qu’à attendre de voir si l’union (de la Gauche) fait la force!


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