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L’emmerdeur

…le très direct et inaugural « Casse-toi, pauvre con » de la série , adressé nommément à une seule personne et signifiant très précisément, même si on ne pense jamais vraiment à ce qu’on dit : ‘tu (vous?) es aussi bête qu’un sexe de femme’ (abréviation du ‘conil’ médiéval désignant la queue d’un lapin), expression de fait aussi injurieuse pour le destinataire (masculin) qu’elle est outrageante pour les femmes…

Alors qu’il suffit de mettre trois notes derrière « mes amours » pour donner à « mes emmerdes » le charme d’un crooner à la française, pas plus que ‘l’Emmerdeur’ n’a fusillé (en 1973!) la carrière de Lino Ventura ou de Jacques Brel pour avoir figuré dans le film d’Edouard Molinaro, emmerder est donc un verbe ‘bien français’, composé du préfixe ‘em-‘ qui indique un mouvement vers quelqu’un ou dans quelle chose, comme ‘en’-(trer) ou ‘in’-(sérer), etc. Ici, il a un effet cumulatif, et suppose que la personne souhaite…ennuyer son opposant ou son contradicteur en lui appliquant, mieux en l’enduisant avec de la ou des merdes. Le symbole est le même que ‘la poix et les plumes’ que pratiquaient volontiers quelques cow-boys probablement pré-trumpistes dans les plaines du Far-West.

Or, d’où vient cette ‘merde’ (si j’ose dire)? Du latin homonyme ‘merda’…conservé tel quel dans plusieurs langues, sauf que les Romains préféraient l’employer au pluriel pour désigner toutes sortes de fluides ou d’excréments corporels, évidemment humains mais d’abord animaux : dans les salons dorés des beaux-parleurs, on irait jusqu’à se faire peur en prononçant en l’occurence le mot de ‘fiente’, ce que nous avons réservé aux merdes des oiseaux, pigeons ou autres qui s’oublient sur votre trottoir, votre pare-brise ou votre crâne selon votre position et leur adresse.

Du coup, il serait intéressant de connaitre l’origine cette fiente, étymologiquement bien sûr. Elle apparait au 12ème siècle après avoir longuement fermenté dans le latin du Bas-Empire puis dans le compost des dialectes barbares, puisqu’elle vient d’un ‘fimus’ transformé en ‘fumus’ puis en fumier, c’est-à-dire la matière (des matières) infiniment précieuse qui permettait à nos ancêtres de doper la production agricole biologique de l’époque! Le vrai problème est, semble-t-il, celui des journalistes du monde entier (forcément par l’odeur alléchés) qui ont tous une idée ou un mot différents pour traduire et parfois adapter la macronesque saillie (et ils sont bien emmerdés!).

D’autant que, dans l’Histoire, la merde a pris de valeur: d’une part dans l’épique réplique attribuée (peut-être à tort, disent certains historiens) au général Cambronne en réponse à son homologue anglais qui réclamait la reddition des troupes françaises à Waterloo; d’autre part, dans le langage familier, combien de fois vous est-il arrivé de dire ‘merde’ pour souhaiter à quelqu’un…la réussite, avant un examen ou un moment difficile? Savez-vous que l’origine de cette merde-là est très enviable, puisqu’elle remonte à l’époque des diligences et calèches empruntées par les riches bourgeois qui se faisaient déposer devant le théâtre avant le spectacle. Ainsi, quand les acteurs entr’ouvraient la porte de l’entrée des artistes, ils pouvaient voir si le public était venu nombreux, rien qu’en comptant le nombre de crottins laissés par les chevaux dans la rue! Ceux-là adoraient manifestement se faire emmerder. Et pas qu’étymologiquement…


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