Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

Léonardo

Croc-en-jambe (dans le classement) pour un coup d’épaule (dans les vestiaires): le directeur sportif du PSG à été suspendu (par les épaules?) en raison d’un geste d’humeur à l’issue du match contre Valenciennes. Bourrade affectueuse? Subite attraction virile? Toujours est-il que les images montrent clairement un geste spontané et non pas une bousculade incontrôlée, comme l’a plaidé l’entraineur d’origine brésilienne, le ci-devant Leonardo Nascimento de Araùjo, à l’encontre du professeur de mathématiques Alexandre…Castro, par ailleurs arbitre à la Fédération de Football. Devant la commission de discipline, Leonardo va se battre comme un lion, forcément…

Petit exercice facile de révision étymologique: avec sa terminaison en ‘o’, le mot est évidemment d’origine méditerranéenne (italienne, espagnole ou portugaise, d’où la présence du nom au Brésil), et il s’agit d’une forme dérivée du prénom Léonard, lequel se décompose en une racine (léon-) + un faux suffixe (-ard), terminaison en général péjorative, mais qui ici indiquerait plutôt le contraire. Récapitulons: Léonardo = léon+ard+o.

Leonardi (le pluriel de Leonardo, quand il est italien, comme le signor Da Vinci), tout comme les français Leonard, Leonart, Léonardon ou même Liénart, s’appuient sur la version initale qui est, une fois de plus, germanique! Car ce ‘-ard’, au contraire du suffixe détestable habituel (fuyard, taulard, smicard, chauffard, connard…) est en fait ici une vraie racine, le mot allemand ‘hard/hardt’, qui signifie fort, robuste, violent, enfin tout ce qui peut qualifier un personnage puissant, voire un coup d’épaule par exemple. «Leon-hard» est donc à l’origine le surnom d’un énergique teuton guerrier, d’autant plus redoutable qu’il porte le nom de ‘Leon’, le lion, ce qui en fait quasiment un pléonasme, quelque chose comme ‘le lion féroce’…Vous allez me dire, c’est bien beau tout çà, et assez évident, mais, du coup, quelle est l’étymologie du mot lion?

Il s’agit, là encore, d’une adaptation transparente du latin ‘leo’, le petit nom de Di Caprio, qui fait plutôt dans le genre lionceau. Pourquoi a-t-on surnommé quelqu’un ‘le lion’, A cause de sa sauvagerie? De sa crinière abondante? De sa nonchalante digestion au soleil après un copieux repas? Pas du tout! Il s’agirait même d’un mauvais clin d’oeil, puisque les premières mentions qualifient les martyrs chrétiens (jetés…aux lions!), lesquels gagnaient ce surnom grâce à leur courage devant les fauves. Très rapidement, la chrétienté s’emparera de l’adjectif, au sens figuré, pour désigner des gens à la force de caractère et à la foi inébranlable devant le dévoreur d’âmes spirituel, le démon. Et, comme d’habitude, c’est un saint (Léonard) qui fera exploser la renommée du prénom au 6è siècle, accompagné dans l’Histoire de l’Eglise par plus de 10 papes ‘Léon’.

Impossible de terminer sans rajouter une petite allusion aux anciens sens du mot ‘lion’: Au 19è siècle, c’était le surnom des ‘dandys’, souvent parce qu’ils arboraient une chevelure indomptée et sauvage qui choquait le bourgeois; ce relâchement va être repris un siècle par des femmes qui, cette fois, auront soin de faire tenir leur brushing à grand renfort de laque, créant ainsi la coiffure ‘à la lionne’. D’ailleurs, au 16è siècle, on aurait dit ‘à la lionnesse’, car cette forme de féminin a temporairement existé, jusqu’à ce que l’on juge que le mot avait une consonnance trop péjorative (ou simplement désagréable). Il faut donc croire qu’on disait d’une femelle du félin au bord du fleuve que c’était la ‘Lionnesse des Eaux’.

Mentionnons également le petit-nom du ‘lion du désert’, très différent de celui de la savane, puisqu’il combine son nom avec celui du chameau, soit la racine ‘camel’, devant ainsi le ‘chamel-lion’, ou, plus simplement le…caméléon, nettement moins rapide que l’autre pour attraper ses proies, sans être mauvaise langue (de caméléon). Ce montage étymologique vous paraît bizarre et dénué de sens? C’est qu’en fait le mot ‘chameau’ vient d’une racine arabe (khamaï) qui évoque quelque chose qui tombe, qui s’accroupiit (comme le chameau) ou qui rampe, d’où le caméléon! Lequel n’a sans doute jamais donné un coup d’épaule à sa proie, sauf étymologiquement…


N'hésitez pas à soutenir ce site ! Il vous est possible de faire un don libre pour assurer un contenu régulier et sans publicité. Votre participation serait grandement appréciée !

 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.