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liaisons dangereuses

On ne sait pas exactement par qui et à quelle date précise a eu lieu la mise à mort, mais il est désormais acquis que le pluriel a définitivement disparu de la langue française. Il y a bien quelques indices sur des suspects médiatiques, comme le propre Président de la République de son pays et ses ministres, ces garants de la grammaire nationale qui ne font plus aucune de ces liaisons si utiles aux élèves (autrefois?) soumis à une dictée. Exemples…

Il n’y a donc plus que des ‘z’institutions heuropéennes’ (merci d’aspirer tous les ‘h’ suivants), des ‘z’élections hanticipées’, ou des ‘statistiques hethniques’, sans oublier les ‘compagnies haériennes’ et les ‘Pyrénées-Hatlantiques’, parmi des centaines d’autres. Alors, à quand le tour du mot lui-même, et d’ailleurs, que signifie exactement ‘pluriel’?

A l’origine, il y a un mot latin qui signifie ‘davantage, plus’ (bon, rien d’écrasant, comme révélation), mais surtout nombreux, multiples, beaucoup, donc plutôt une question de nombre que de quantité, bref le mot générique qui va devenir pour nous…’plus-ieurs’. Ce mot entre dans la langue française dès le 10ème siècle (!), principalement pour dénombrer une suite ou une série d’unités, et, dès le siècle suivant, on invente son contraire, le ‘ne…plus’, pour signifier qu’on arrête la liste qu’on était en train de compter.

On arrive au 12ème siècle avec la forme ‘plurel’, qui est d’ailleurs un mot…singulier (non, pas bizarre, mais simple, voir plus loin), lequel va se conjuguer en ‘plurier’ par imitation (comme on dit singul-ier), puis enfin ‘plur-iel’, histoire de mettre tout le monde d’accord; mais, forcément, il fallait bien…plusieurs versions pour arriver à pluriel.

Quant au singulier, il est vraiment…unique, puisque sa racine ne vient pas du latin mais du germain (même créneau pré-médiéval), et qualifie quelque chose ou quelqu’un de solitaire (donc seul) mais surtout qui se distingue des autres. D’où à la fois, en français, ce sens de ‘contraire de pluriel’ mais aussi d’étrange, voire de non-conforme à un groupe ou à une troupe.

C’est le cas, déjà signalé ici, du cochon sauvage dont les habitudes de comportement sont indépendantes, le ‘porcus singularis (nom commun + adjectif)’ dont on n’a retenu que l’adjectif pour faire faire de ce ‘singularis’ une contraction en ‘singlier’, puis…sanglier. Quelques poètes verront probablement dans le saccage de notre langue le même effet qu’un de ces animaux passant dans un jardin (à la française?), en espérant justement qu’il n’y en ait pas plusieurs en même temps. Y compris étymologiquement.


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