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Mazamet (81)

Nos auditeurs sont attentifs et…exigeants: certains ont remarqué que j’avais peu parlé de certains départements dont le Tarn (une fois, le Tarn et Garonne, avec Montauban). Honneur donc aujourd’hui à Mazamet, dont on aurait tort de se passer, car, là aussi peut-être, il y a matière à plusieurs sens, tous intéressants.

Ce dont on est sûr, c’est que pour bien comprendre l’étymologie de Mazamet, il faut découper le mot en deux: maz-amet, ou, plus précisément, mas-amet. La première partie ne pose pas problème: il s’agit de la syllabe bien connue dans toute l’Occitanie, le mot « mas », qui vient du latin « mansus » et qui désigne une maison. En tous cas, chez les latins! Parce que, une fois arrivé en « Gallo-Romanie » si j’ose dire, le mas va désigner en fait un véritable domaine, un terrain surtout agricole ou une exploitation sur lequel sont construits -évidemment- des bâtiments, les « mas ». Donc, à l’origine, un mas, c’est un très grand bâtiment, pas juste une résidence secondaire provençale pour bourgeois montés de Marseille comme on l’entend parfois; c’est davantage une histoire de ferme.

Nous reste donc le « amet » final, sur lequel les avis divergent: Il faut savoir qu’au 13è siècle, la population du village habitait en fait le quartier Hautpoul (= »la colline haute »), en surplomb d’un autre quartier nommé « Mas », en contrebas donc, le long de la rivière Arnette. Le seigneur de l’époque ayant accordé « droit de…cité » aux habitants des deux hameaux, il se peut que le village en contrebas ait pris le nom de « mas Arnette », du nom de la rivière, transformé par la suite en…Mazamet. Soit pour des raisons phonétiques ou de prononciation (mas-arnette, prononcé rapidement, devient vite Mazarnet, puis Mazamet), soit pour des raisons plus « graphiques » (l’écriture pas toujours régulière de certains copistes aurait-elle pu transformer mas-arnette en masamette? Notez combien il est facile de passer de la combinaison de lettres « r-n » à « m », en reliant les deux…)

D’autres prétendent qu’il faut y voir une expression plus « patoisante », et, partant de « Masamet », évoquent un « Mas aïmat » autrement dit une propriété « aimée », en occitan. Reste à savoir aimée de qui? Ou pour quoi? On peut aller encore plus loin en évoquant le saint tutélaire d’une des paroisses de Mazamet, St Jacques, dont le nom, en occitan, s’écrit parfois « Tsamès », le nom de la ville venant alors de « mas-Tsamès », la maison de St Jacques. (là encore, prononcez rapidement plusieurs fois mas-tsamès, vous verrez…)

Ce qui est sûr, c’est qu’on ne trouve les premières mentions du nom de la ville qu’au 15è siècle sous la forme « définitive » de Mazamet, un nom qui deviendra mondialement célèbre trois siècles plus tard avec les « tissus de Mazamet », synonymes de haute-qualité, puis avec l’industrie du traitement des peaux de moutons, suivie, plus généralement, par la mégisserie, d’où la présence encore de tanneries et de fabrication de peaux. Un rayonnement mondial justifié sans doute par la devise de la ville: « Crescam et lucebo » (en latin), soit: « je croitrai et je brillerai ». Rien que cela!


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