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Sarlat (la Canéda-t) (24)

Tout le monde est d’accord sur le sujet: il n’y a pas une mais deux communes pour désigner la capitale du Périgord Noir: Sarlat et la Canéda, réunies depuis seulement…1965 (!), et devenues auparavant la patrie de l’architecte Jean Nouvel ou encore – quatre siècles plus tôt- celle de l’écrivain Etienne de la Boétie, le copain du bordelais Montaigne.

D’ailleurs, la graphie (l’écriture) occitane évoque bien mieux la coordination des deux ex-communes, dans « Sarla è la Canedat »; nous voilà donc avec deux mots et donc deux racines à expliquer.

« Sarlat » est une écriture francisée du mot latin « serralatum » (ou serrulatum), composé de deux racines, « serra » + « latum, lata ». Latum signifie large (comme dans latitude, « le sens de la largeur »), et Serra veut dire une scie (à l’origine), puis toute chose dentelée, en particulier…la ligne d’horizon d’une montagne! (c’est l’étymologie des la-serre, autrement dit les Lasserre, justement). On a donc une idée de « crête large », plutôt sur des collines que des montagnes à proprement parler, vu la région. En fait, il s’agit de « la ville resserrée dans les collines », essentiellement bâtie autour d’un monastère initial.

Quant à notre « Canédat », avec un suffixe en « -at » qui pourrait bien marquer une situation, ou même ici une fondation ou une construction, il pourrait s’agir d’une allusion à un établissement religieux en lien avec sa « maison-mère » établie dans l’ile de Crête, dans la ville de…la Canée (ou Hanée actuellement, venant du grec « ta chana », les…coings (production locale effectivement renommée dans l’Antiquité). C’est une hypothèse teintée d’Histoire qui semble un peu surprenante; mais on trouve d’autres tentatives plus ou moins fantaisistes, comme celles de faire venir Canéda de…Canada, ou même de Cavéda (= l’ex-cava-tion, la profondeur de la vallée?); j’ai même trouvé une piste qui fait de cet endroit un « lieu planté de chanvre » (type de plantation en milieu humide, en fond de vallée.)
Le plus probable, et en tous cas le plus logique, d’un point de vue topographique, semble être un rapport direct avec une « canède » (Canéda), terme qui évoque d’un point de vue linguistique une « quantité de can-n-es », c’est à dire de roseaux (en latin), tout simplement, toujours à cause de cette supposée humidité de fond de vallée. Alors, roseau ou chanvre? A vous de faire le…joint!


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6 commentaires au sujet de Sarlat (la Canéda-t) (24)

  1. Merci pour ces explications, car, pour la première fois aujourd’hui, j’ai vu non pas « sarlat », mais « sarlat-la-canéda », et cela m’intriguait, puisque « canéda » m’était inconnu !
    Cordialement, Louis Moulia

  2. J’ai ouïe dire que Caneda avait un rapport avec le mot Canada. Je ne me souviens plus quel était le rapport entre les 2. Juste il y faisait mention des templiers

  3. Malgré la ressemblance sonore, l’hypothèse ‘canadienne’ me semble toujours aussi ténue; quant au lien avec des Templiers, je n’y vois personnellement aucune logique -au moins- linguistique, sauf à prendre en compte que l’histoire de ce mouvement, c’est un peu comme les tombeaux de Napoléon (par exemple), on peut en trouver un peu partout si l’on cherche bien.

    Merci en tous cas de votre contribution. Le débat reste ouvert…

  4. La ville de Domme situé non loin de Sarlat a emprisonné des templiers ils y font la visite. De plus ils sont arrivés par le sud de la france et ont fait plusieurs escales dans divers villes et villages avec selon la légende un fabuleux trésor qui aurait peut-être fini à Oak island

  5. Bonjour
    Savez vous pourquoi on dit « sarlaDais » au lieu de « sarlaTais » car la ville s’écrit avec un T à la fin?

    Merci

  6. Merci de votre intervention et l’intérêt que vous portez à ce blog, dont l’article sur Sarlat-la-Canéda est quasiment au top des consultations depuis 10 ans!
    Pour répondre le plus simplement possible à votre question, on trouve, là encore, plusieurs hypothèses, toutes de nature très ‘technique’ linguistique:

    1/ Un éventuel ‘Sarlatais’ aurait pu -à l’époque- se trouver en conflit sonore (homophonie) avec un gentilé appartenant à une autre commune (pas forcément proche)…

    2/ Pour trouver une explication un peu plus concrète, on se tourne alors vers l’orthographe ou la prononciation d’origine de la commune, en l’occurrence occitanes, mais…le mot est strictement le même! Une mention ‘Sarlada’, avec un phénomène de gutturalisation (vibration) pas impossible dans l’absolu, eût été bien pratique pour confirmer la chose, mais ce n’est pas le cas.

    3/ Il est probable que la présence, abandonnée au fil du temps puis restituée, de la CanéDa ait fait subir au groupe de mots devenue une sorte d’expression ce que l’on appelle une attraction, ce qui a sans doute eu pour effet d’intégrer la ‘trace’ du D dans sarladais, un peu comme si on avait fortement contracté ‘sarlat-les-canadais’ (et non pas les…canadiens :-).

    Je crois que c’est la théorie la plus linguistique qu’on puisse envisager; mais le débat reste ouvert…Cordialement,

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