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Tonneins

Ah, la belle ville que voilà, d’un point de vue touristique sans doute, mais aussi quel trésor d’un point de vue étymologique. En effet, cette petite ville de Guyenne, à une centaine de kilomètres de Bordeaux et moitié moins d’Agen, doit son nom à une histoire romaine. Mais, avant que les copains de César viennent ramasser les tomates du Lot et Garonne,

le territoire de Tonneins était la résidence d’une tribu celte, les Nitiobroges (c’est pas une maladie honteuse, c’est leur nom! Et cela signifie, littéralement, « ceux qui sont dans leur pays », leur « pays » ayant pour capitale la ville voisine de « Agennon »-Agen évidemment). On trouve d’ailleurs assez souvent par erreur le terme Nitiobriges, voire même NitRiobriges, ce qui ne veut plus rien dire, mais peu importe.

Bref, quelques siècles après le passage des Romains, et surtout leur retraite, ces zones, devenues « gallo-romaines » (forcément), étaient la propriété de préfets en poste au moment de l’occupation, et dont les descendants ont fait souche dans notre région. Or, au début du 5è siècle, le préfet local s’appelle…Tonnantius Ferréolus 1er, en toute simplicité, et, vous vous en doutez, le mot latin de « Tonnantius » va se transformer en Tonnance, puis Tonneins, avec une orthographe gasconne. (D’ailleurs, si vous voulez vraiment faire couleur locale, dites « touneins ).

Etymologiquement, Tonnantius vient du verbe tonere, qui veut dire…tonner, faire du bruit, gronder comme l’orage. Il faut donc le prendre ici au sens figuré, ce surnom désignant à l’époque un personne douée d’une parole…toni-truante, un orateur à la voix forte. Quant à son second patronyme, Ferreolus (comme le St Ferréol marseillais), il vient, logiquement, du mot latin qui désigne le « fer »; il s’agit encore d’un sens figuré, le « ferreolus » étant l’adjectif qu’on collait aux gens « durs comme le fer », c’est à dire inflexibles, voire inhumains…Drôle de bonhomme, quand même!

D’autres personnages célèbres ont eu un rapport avec Tonneins, dont Jeanne d’Albret, ou même Henri de Navarre, futur Henri IV. Mais le plus célèbre enfant du pays est un prêtre-soldat devenu évêque, Monseigneur Lanusse, dont le patronyme n’est pas une sinécure, si j’ose m’exprimer ainsi. Mais en l’occurrence, se gausser des Lanusse n’a aucun fondement, car il s’agit d’une variante du nom « Lalanne », ou Lalande, lequel qualifie des gens qui viennent de la campagne (la lande). Lanusse est simplement affublé d’une terminaison péjorative qui a desespéré des générations de landais…

Il y a eu à Tonneins plusieurs « industries », dont des corderies royales de chanvre, produit que l’on transportait facilement par bateau sur la Garonne jusqu’à Bordeaux; mais Tonneins c’est surtout les manufactures de tabac, pendant des décennies. Ce qui fera dire à d’audacieux poètes le quatrin suivant:
« Il y a, au bord de la Garonne, un ombrage délicieux;
Savez-vous pourquoi l’on donne le nom de Plaisir à ces lieux?
La beauté y soupire et l’amour sourit aux humains,
C’est parce qu’on y respire le tabac de Tonneins.
(à faire rimer avec « humainsses »…)

Si Mme Bachelot lit çà…


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