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Macédoine

Toute Une mentionnant « La Macédoine change de nom » ne peut qu’être intéressante pour notre sujet, surtout quand on attend avec curiosité quelle autre racine sera utilisée pour qualifier sinon un nouveau pays, du moins une nouvelle nation…Pas de panique: l’ARYM (1), l’ancienne République yougoslave de Macédoine ne va pas trop quitter ses airs de prétendante à l’Eurovision pour devenir la République de Macédoine du Nord. Nuance…

C’est en effet un évènement auquel vous ne donnerez l’importance qu’il convient que si vous êtes vous-mêmes grec, les Athéniens revendiquant depuis longtemps l’exclusivité du terme pour désigner leur propre province (de leur) nord. Au moment de son indépendance, la future ex-ARYM (vous suivez?) avait été obligée de garder le mot ‘yougoslave’ dans son intitulé pour bien marquer toute distinction avec son historique rival du sud.

Et quand on dit historique, c’est que le litige (ou l’équivoque, d’un point de vue géographique cette fois) remonte au fils de Philippe II (non, pas l’Espagnol) et néanmoins frère de Cléopâtre (non, il n’y a pas qu’elle (2), de son prénom Alexandre (4ème siècle avant l’Egyptienne). Vous avez donc compris qu’il s’agit du célèbre conquérant qui ira jusqu’aux confins de la Chine pour étendre son empire.

De plus, ça tombe bien, on le surnommait ‘Le Grand’, ce qui n’a peut-être pas de rapport avec une question de notoriété! Très souvent, quand un roi ou un empereur portait ce titre, il s’agissait de grandeur, qu’il s’agisse de Charles (magne, grand en latin), de Frédéric (de Prusse), de Catherine (de Russie) ou même d’Henri IV (si,si, aussi) parmi beaucoup d’autres…Je n’ai pas retrouvé la fiche médicale d’Alex mais voilà pourquoi il n’est pas certain que l’adjectif fasse référence -en tous cas exclusivement- aux dimensions de l’empire mais à…la taille propre du bonhomme.

En effet, notre roi puis empereur de Macédoine est fils d’une région du monde dont les tout-premiers habitants étaient les Doriens, l’une des quatre tribus ethniques fondatrices de la Grèce, principalement installée dans le nord actuel du pays (aujourd’hui province de Thessalie) ainsi que sur la côte turque en vis-à-vis. Bref, ces gens-là s’appellent les « Makédôns » (pour autant que l’on puisse restituer en orthographe française), d’après le mot ‘makros’ qui signifie grand. D’où l’interprétation quelque peu basique que vous en donne votre moteur de recherche préféré.

Or, si le sens du terme grec est exact, sa traduction ne l’est pas tout à fait: la forme ‘makednôs’ a en réalité une dimension non pas ‘horizontale’ (grand territoire, ou grande renommée au sens figuré) mais plutôt…verticale. Car l’emploi initial du mot qualifie davantage une grandeur au sens de hauteur, une dimension effilée qui concerne spécifiquement un arbre, en l’occurrence dans les textes un peuplier ou un sapin!

Voilà qui fait très probablement des Macédoniens un ‘peuple de haute stature’, que la linguistique européenne appellera plus tard des Long (comme la pianiste Marguerite) ou des Lang (comme le réalisateur allemand Fritz ou l’homme politique français Carl -choisissez votre camp). Indépendamment des considérations de taille, on retrouve le même symbole « d’homme debout » dans l’étymologie de plusieurs peuples dont ‘Roumain’ ou ‘Burkinabé’ pour prendre deux exemples pourtant éloignés culturellement.

Je ne voudrais pas terminer en mélangeant toutes ces racines, dans une…macédoine, nom devenu commun qui s’est retrouvé dans les assiettes du 18ème siècle et qui a un rapport…direct avec notre affaire: à l’époque, la zone avait déjà une longue tradition de soubresauts ethniques, éclatée dans une fédération plus ou moins mouvante de peuples slaves, grecs, bulgares, turcs et plus selon inimitiés. On avait donc pris l’habitude de se moquer de ce mélange en le comparant la carte de la région à une salade de légumes ou de fruits coupés en petits morceaux (en attendant le socialo-communisme du général Tito) d’où le nom (3).

La ‘plaisanterie’ a fini par occulter la véritable situation de ces territoires qui formaient en fait une ‘musaïque’, terme en réalité plus adéquat puisqu’il désigne à l’origine un assemblage (collé) de morceaux de bois pour décorer un musée, l’endroit où l’on célèbre les Muses, déesses mythologiques des Arts mais pas du tout de la cuisine. Même étymologiquement.

(1) FYR (Former Republic of Yougoslavia) en langage Eurovision

(2) Mais c’est grâce à lui (qui a fondé la cité qui porte son nom) qu’elle pourra allumer plus tard son Phare sur les bords de la Méditerranée…

(3) Il y a pire avec l’Allemagne post-Charles-Quint!


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