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mascaret (Théorie du)

…de médecins, épidémiologistes et journalistes, au sujet de la nouvelle vague de contaminations à la Co-Vid 19, certains parlant même de « lame de fond », ce que tous les marins comprendront spontanément avec effroi. Par contre, que recouvre (ou plutôt submerge) cette « théorie du mascaret »? Car, s’il est bien question de vague, d’où vient exactement ce mot, dont la racine risque de nous donner des idées noires, y compris étymologiquement? 

Les spécialistes utilisent l’expression pour évoquer le flux – et même le reflux – de l’océan lors des grandes marées, qui provoque une barre qui remonte, par exemple, tout l’estuaire de la Gironde, traverse Bordeaux et descend jusque devant la sous-préfecture de Langon et se calme enfin à hauteur de St-Macaire (33490). La puissance du courant est si forte qu’elle génère une vague sur laquelle les surfeurs de la région et d’ailleurs aiment venir se mesurer, ce qui fournit toujours des images spectaculaires au JT des chaines télé; mais le plus important est cet effet de ‘survague’ qui recouvre la Garonne à contre-sens, d’où la comparaison avec les assauts répétés du coronavirus, un nouveau variant se manifestant avant que le précédent ne soit totalement maîtrisé.

Et s’il a été question du village de St-Macaire (que vous avez le droit de ne pas connaitre), c’est que pendant longtemps a couru la rumeur (donc la fausse information) que le nom du flot magique venait de celui de cette commune, lequel renverrait lui-même à Saint Makarios, un moine venu évangéliser la région au 4ème siècle et dont le nom (d’origine grecque) signifie ‘bienheureux’, ce qui n’est jamais mauvais pour un religieux. Makarios puis Macarios, Macaire donc ma(s)caret…Le problème, c’est qu’il n’y a pas qu’un mascaret dans le monde (plusieurs engorgent des fleuves indonésiens) et que donc l’hypothèse exclusivement girondine se noie dans la vague, même s’il fut un temps où l’Eglise devait saisir toutes les occasions pour récupérer le moindre argument pour faire parler de la maison.

Il semble bien plus fiable (et plus logique, géographiquement) de surfer sur la langue gasconne en montant sur la planche du mot ‘masquaret’, largement attesté dans plusieurs écrits au 16ème siècle; il s’agit d’un adjectif (mascaré, à l’origine) qui qualifie une surface avec des taches, pas des salissures mais le plus souvent une combinaison de couleurs de pelage des animaux. Et comme dans la région, l’animal le plus commun est un boeuf ou plutôt une vache, le ‘mascar’ s’appliquait à un bovin dont le poil (en général de la tête ou du museau) comportait des taches noires.

Surprise, on retrouve parfaitement le même son ‘mask-‘ dans divers endroits du globe pour évoquer du noir, comme le…mascara (espagnol) lui-même issu de l’italien ‘maschera’ qui désigne un…masque, autrement dit un bandeau noir que l’on mettait à l’origine sur les yeux (pour masquer la vue, et non y voir à travers deux trous dans du carton)! Reste maintenant à faire le lien entre les vaches aux taches noires et le flot impétueux du mascaret…

J’espère que vous tenez bien debout sur votre planche parce que, tout comme on dit que « Au Mont St-Michel, la marée arrive à la vitesse d’un cheval au galop », la tradition assure que la ‘barre’ aquatique qui remonte le fleuve ressemble à un troupeau (bien aligné) de bovins lancés à pleine vitesse d’une rive à l’autre…Pour en rajouter à l’image très parlante des vaches noires qui nous foncent dessus, on a même entendu un soignant comparer l’arrivée du nouveau variant se rajoutant au précédent à l’action du fameux ‘rasoir à trois lames, qui recoupe le poil avant qu’il ne se rétracte’. Vous avez le choix entre le piétinement et la guillotine; au moins étymologiquement…


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