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Mayer (Kevin)

Franchement, question patronyme, on ne peut pas faire mieux, en tous cas étymologiquement parlant. Deux petites syllabes pour un grand athlète et même le plus grand, au vu de son dernier titre de champion du monde du décathlon. Ca tombe bien: il s’agit d’une adaptation directe du mot latin ‘major’, comparatif de l’adjectif ‘magnus’ qui veut dire grand. Kevin est donc ‘plus grand que’ (ses concurrents), ce qui est le propre de tout compétiteur. Mais pas que…

Vous trouverez d’emblée dans certains dictionnaires ou ‘étymologipédia’ (1) une définition immédiate qui donne à Mayer (ou Meyer, c’est pareil) le sens de…fermier, tout à fait valable également pour ce mot qui a fait souche en tant que nom propre, principalement à l’est d’une ligne Lille/Perpignan (donc pas que dans ‘l’Est’ de la France). Il faut quand même affiner un peu le contenu du terme pour comprendre, mais il n’y a pas vraiment opposition: dans la zone concernée, il faut considérer cette fonction non comme celle de l’exploitant (agriculteur) à proprement parler mais comme le responsable de la ferme, autrement dit le régisseur ou le métayer, peut-être le…meilleur de l’équipe (des saisonniers) ou le ‘maire’ du domaine, deux concepts tout à fait logiques bien que sur des plans différents.

Revenons donc à nos moutons, ou plutôt à nos Romains, pour lesquels ‘major’ signifie donc plus grand, parfois même ‘le plus grand’, selon le contexte et les personnes concernées, bien que le mot exact pour ce superlatif soit ‘maximus’ (celui qui fait le maximum). Au premier degré, l’adjectif simple ‘magnus’/grand se retrouve dans énormément de mots ou de noms, à commencer par celui du Grand Charles, Charles Magne (2), un homme…magn-anime (d’une grande âme), symbole d’une certaine magn-itude (grandeur, même quand elle sert à mesurer un tremblement de terre), ce qui peut faire un effet magn-ifique (grandiose), etc…bref, on comprend que tout ce qui est ‘magnus’, et plus encore ‘major’ concerne quelque chose ou quelqu’un de plus grand que les autres.

Encore en latin dans le texte, le major d’une promotion, c’est le premier de sa…classe (au sens le plus militaire du terme); dans une (grande) maison, le premier des domestiques est également le major-dome (du latin domus, la maison); et quand un citoyen est assez grand (paraît-il) pour avoir le droit de vote, c’est qu’il est majeur (même mot)…Du coup, on arrive aux noms communs comme celui du doigt la plus grand de la main (no comment) et aux situations plus ‘importantes’ que les autres, les cas de force…ou les combinaisons majeures (pour ceux qui jouent aux cartes, une tierce à l’atout), c’est-à-dire plus fortes que leur équivalent dans la main de l’adversaire.

On commence alors à comprendre pourquoi ‘le plus grand de la cité’ (en réalité, il est juste plus important ou plus puissant que ses administrés, cela reste toujours un comparatif) va s’appeler le maire (ou mayor en anglais); car, en latin, il n’y a pas de lettre ‘j’, tout s’écrit avec un ‘i’. ‘Maior’ va donc pouvoir donner ‘mair-e’, en passant par ‘mai-eur’ avec un suffixe de fonction comme couvreur, livreur, docteur ou…laboureur; au féminin, on devrait (mais on répugne à) dire mairesse, le mot étant perçu comme trop agressif dans la langue (ou dans la bouche?), préférant le plus souvent Madame Le Maire, ce qui n’est pas un problème sauf si vous vous appelez déjà Mme Lemaire ou M.Mamère (3).

En tous cas, c’est nettement mieux que l’autre terme formé sur la même racine et qui s’applique affectueusement à la ‘commandante’ d’un groupe très particulier, une première de défilé qu’on appelle…majorette, un titre que l’on peine à accoler spontanément au nom de la première élue de Paris par exemple, sauf sans doute certains élus du Conseil municipal.

Signalons encore pour terminer un sens de Mayer/Meyer fréquemment présent dans la diaspora juive, emprunté à un mot hébreu qui signifie lumineux ou brillant. Coïncidence linguistique ou pas, cela ne fait que confirmer que le grand Kevin est forcément une lumière des stades. Dommage, tant qu’on y est, que son prénom ne soit pas Maxime (4), au moins étymologiquement!

(1) encore une fois, méfiez-vous des sites qui s’appellent ‘EtHymologie…’, ça commence mal!

(2) Ou si vous êtes cyclistes, Pierre ou Antonin Magne (plusieurs Tour de France des années 1930)

(3) Voir aussi sa chronique dans les archives. Idem, mais dans une autre langue, pour l’autre français enragé (pardon engagé) du marathon…Yohan Diniz! Tapez leur nom dans le champ de recherche.

(4) D’après ‘maximus’, le superlatif cette fois du même ‘magnus’, soit ‘le plus grand’!


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