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Météo

…telle est la phrase étonnante récemment entendue sur une chaine d’informations et impensable il y a encore peu de temps, la pluie ou toute baisse de température étant depuis toujours synonyme « d’été pourri » et de « catastrophe économique pour le tourisme » dans la bouche du simple stagiaire météo. Où l’on entend également les vacanciers pris dans les incendies « jurer mais un peu tard qu’on ne (les) y prendra plus », malgré les incessantes prévisions ou plutôt prédictions des spécialistes de l’environnement. Au fait, d’où vient exactement ce mot que vous entendez plusieurs fois par jour ?

La forme dans laquelle nous en parlons aujourd’hui est une ‘apocope’, qualificatif qui n’a rien à voir avec quoi que ce soit de climatique mais de linguistique : ce terme indique en effet que l’usage d’un mot a été contracté ou (ici) abrégé en supprimant la syllabe finale voire davantage (tant qu’il n’y a pas équivoque avec un autre mot), soit pour des raisons de diction locale ou régionale, soit tout simplement pour une prononciation plus rapide.

En effet, on ne réalise pas toujours que toute locution (le fait de parler une langue) demande de l’énergie, même minime; et comme pour tout effort, le moins exigeant est toujours le plus facile. En l’occurrence et par exemple, vous n’allez plus aux séances du cinématographe mais au cinéma, plus besoin de signifier que l’on ‘écrit’ (-graphe) des mouvements (cinema-) sur l’écran. De la même façon, même si le terme ‘auto’ tout seul est un peu passé, c’est encore moins fatigant à dire que de prendre son auto-mobile (qui avance toute seule) (1). 

Idem pour la ‘télé’ qui se passe de vision depuis longtemps, alors que la partie qui est restée est en fait un adverbe grec qui signifie ‘au loin’, le plus important étant pourtant la section ‘vision’, en tous cas si vous voulez voir quelque chose qui se passe à l’autre bout du monde (2)…Si vous êtes inscrit en philo, pas besoin de préciser ‘-sophie’; quant au Métropolitain, il a perdu son wagon de queue depuis que tout le monde a compris qu’il est construit dans une ville (-politain) capitale (metro-), etc, etc…

Bref, en ce qui concerne la météo, le vent vient de la Grèce et, comme on ne dit déjà plus ‘météorologie’ (ou alors, si vous voulez faire’ genre’ dans un dîner), on a donc une première apocope : on ne dit plus le ‘-logie’, il nous reste en réalité ‘météoro-‘ (et non pas météo, qui est encore un ‘rabotage’ de confort)…Et nous voici donc avec l’adjectif grec ‘meteoros’ qui qualifie tout « ce qui est en haut ou qui s’élève ». En foi de quoi…

Le mot a (eu) une multitude de sens, aussi bien très concrets que d’autres beaucoup plus figurés (accrochez-vous quand même) : on commence par quelque chose situé sur un niveau plus élevé que le sol soit…un tombeau, ou plus exactement une stèle qui se dresse (le temps des regrets…). De la même façon, le terme va servir à caractériser un animal en hauteur, à commencer évidemment par les girafes.

Une fois élevé dans les airs, on va s’attaquer à ce qui ‘tient tout seul’ ou que les Anciens croyaient ‘suspendu’, comme le vol des oiseaux bien sûr mais aussi les nuages (on se dirige vers le futur sens atmosphérique) et donc tous les corps célestes, pas forcément très clairement explicables à l’époque: exemple, les…météo-rites, c’est-à-dire les phénomènes dont on pensait alors qu’ils résultaient de jets de gaz montant du sol (alors qu’on sait bien que la gravité de la Terre les fait plutôt tomber vers le bas, si pas désintégrés).

Voilà pourquoi la ‘météoro’ devenue météo (plus court, on peut pas) concerne tout ce qui peut venir, monter ou descendre des airs, pluie, vent, grêle, neige et autres réjouissances climatiques…Mais il y a deux ou trois sens supplémentaires assez inattendus et pourtant authentiques: outre le nom de lieu attaché aux montagnes du nord de la Grèce qui s’élèvent tout droit vers le ciel et donc logiquement baptisées ‘Météores’, le premier médecin sacré (ou l’inverse) de l’Antiquité, le ci-devant Hippocrate auquel les carabins prêtent serment, considéraient que les gonflements de la peau (ou des organes) subissaient la même action, d’où le terme de ‘météorisme’ que notre Ambroise Paré national utilisera (au 16è siècle) pour diagnostiquer aussi bien une foulure qui enfle qu’un estomac largement dilaté…

Le dernier sens pas moins intéressant est contenu dans la définition suivante, que je vous livre telle quelle et que l’on doit également à nos ancêtres hellènes: « Est météore tout organe qui gonfle et se redresse sous l’effet d’une excitation ». Pas besoin sans doute de vous en dire davantage, y compris étymologiquement (3)!

(1) Sous-entendu apparemment, c’est-à-dire sans voir un ou des chevaux devant la ‘caisse’ du carrosse comme autrefois…

(2) La télé-vision est donc, à l’origine, une technique qui vous montre non pas des ‘Marseillaises’ en  bikini en train de s’injurier mais des ‘vues (de paysages ou de situations) se déroulant loin de chez vous’.

(3) Et maintenant, vous ne pourrez plus jamais écouter le bulletin sur le Temps sans y penser…


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