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Montebourg (Arnaud)

Il est donc question d’arbitre aujourd’hui, même si nous quittons la planète sport (quoique…), pour tenter de grimper à l’assaut du nom le plus cité dans la presse pendant ces dernières heures. Arnaud Montebourg se retrouve en effet en position d’”arbitre des échéances” (certains diront “arbitre des inélégances” à l’écoute de son discours assez musclé concernant ses ex-concurrents aux primaires), position qui lui permet, en prenant ascendant sur les “impétrants”, de prendre de la hauteur. Hauteur, forcément…

En effet, étymologiquement, la chose a l’air d’être assez claire pour tout le monde, il y a dans ‘montebourg’ (le mot) deux parties faciles à comprendre: monte + bourg. En fait, le ‘e’ central n’est là que pour faire liaison entre mont+bourg, il n’a donc pas de réelle valeur linguistique; si l’on s’en tient à la stricte phonétique (la meilleure technique pour retrouver le sens d’un mot), vous êtes quasiment obligé de rajouter une voyelle entre les deux mots pour que ce soit (aisément) prononçable; si vous vous y refusez, l’articulation devient un peu plus difficile à cause du ‘t’, que l’on risque rapidement de gommer pour arriver à un ‘mon-bourg’ qu’on pourrait comprendre comme un adjectif possessif…
Cela étant, il ne s’agit pas non plus d’un ‘bourg qui monte’, ou de quelqu’un qui ‘monte le bourg’ (?!), mais bien d’une juxtaposition de deux idées, à prendre et à comprendre un peu comme dans la syntaxe anglaise: le terme principal est en fin de mot, l’autre vient préciser quelque chose par rapport à ce terme.
Il est donc bien question d’un bourg (un village), lequel se trouve sur un ‘mont’ (version latine) c’est à dire une colline. Ou une simple hauteur, voire un remblai qui a toutes les chances d’être assez sablonneux puisque la souche des Montebourg vient de la Manche (le département) où se trouvait un lieu-dit éponyme…Mais il n’y a pas que le sens de ‘mont’ auquel il faut prêter attention; pour le ‘bourg’, la définition n’est pas si évidente qu’on le croit, et l’on pourrait en dire bien des choses en somme.
Car, de nos jours, comme je viens d’en faire la comparaison, on considère un bourg comme un village; or, ce n’est pas du tout la même chose (sinon, à quoi bon avoir deux mots différents!). Un village, c’est davantage un hameau à l’origine, c’est à dire un groupe de maisons (pas forcément d’habitation d’ailleurs) qui s’est formé autour d’une ‘villa’ (latine), une ferme. Le villa-ge, on l’imagine comme quelques chaumières dans une plaine ou en tous cas sur un endroit dégagé, à l’écart d’une forêt par exemple; ce n’est pas non plus un châlet de montagne…
Le bourg, lui, tient son nom d’un mot de ‘bas-latin’ (la langue décadente de la fin de l’Empire romain) qui est…burgus (étonnant, non?), et qui désigne très précisément ce que l’on appellerait aujourd’hui un château-fort. Pas vraiment encore un décor hollywoodien pour repousser les attaques des anglais, mais au moins une tour fortifiée et quelques remparts, suffisamment pour abriter une communauté de soldats et de marchands contre un assaut ennemi. C’est cette ‘formule’ qu’il faut retenir dans Montebourg, patronyme d’un ancêtre qui a dû vivre à l’abri ou dans les environs de ce type de construction, probablement entre les 4è et 8è siècles de notre ère (çà sent l’arrivée prochaine des Vikings tout çà).
Il serait trop long d’énumérer ici tous les mots composés avec la racine ‘mont’, car il y a des milliers de toponymes en France; juste quelques exemples de ceux qui sont devenus noms “propres”, comme Montebourg: celui dont le château était installé sur une colline, Mr de Monta(i)gne; celui dont la hauteur faisait peur, Mont-esquieu (mot occitan); ceux qui habitaient une colline pointue, les Mont-aigu; ou encore ceux dont les fondations étaient “pezées” (renforcées, en vieux-français), les Montpezat, etc…
Quelques mots sur “bourg”, dont la famille est aussi fournie, si ce n’est davantage: outre des noms communs comme bourgade (un gros bourg) ou faubourg (pas faux-bourg, mais ‘fors’-bourg, c’est à dire ce qui était ‘en-dehors’ du bourg), le mot le plus chargé de sens va devenir celui qui désigne les citoyens (chanceux) de villes affranchies (ne payant pas d’impôts), les ‘bourg-eois’; lesquels, grâce à ces niches fiscales qui n’eussent sûrement pas beaucoup plu à Arnaud, devinrent vite les plus riches de la ville! Le bourg le plus détestable vient d’une expression du 18è siècle, où l’on parlait alors du “bourg pourri”. Si vous réfléchissez bien à cette époque, cela désignait forcément notre meilleur ennemi historique, à savoir n’importe quelle ville…anglaise. Vive l’Europe!


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Un commentaire au sujet de Montebourg (Arnaud)

  1. Je pensais que vous alliez parler aussi du mot « Impétrant ».
    Que fallait-il entendre par là ? Si on en comprend le sens général, quel est son sens caché ?
    D’où nous vient ce nouveaux mot ?

    Merci d’éclairer notre lanterne.

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