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Nairobi, Kenya

Kigali-Nairobi, même combat: à quelques (centaines de) kilomètres près, vous ne pouviez peut-être pas localiser exactement ces lieux avant que des événements, même dramatiques, ne les mettent à la Une de l’actualité. Si vous êtes amateur de safaris, je n’ai plus rien à vous apprendre sur Nairobi, sauf peut-être l’étymologie de cette capitale et de son pays; en Afrique, les toponymes ont toujours des définitions très poétiques. Voyons si c’est le cas pour ce territoire de l’est du continent.

Au commencement de Nairobi était…Mombasa (version charabia du 15è, improvisée par des portugais entendant le nom originel en arabe) ou Mombassa (version française), d’après ce grand port -situé sur une ile- de la côte kenyane. Je ne parle pas du nom évidemment, mais de la cité; en effet, la ville côtière abritait le siège d’une compagnie de chemin de fer (chemin au singulier!) qui reliait l’océan indien à l’Ouganda. Le transfert de l’activité économique à Nairobi va faire du village la future capitale d’un Etat dont les langues officielles furent -et sont encore- l’anglais et le swahili, langue ‘commune’ largement répandue dans plusieurs pays de la région.

Or, parmi de nombreux dialectes locaux, il en est un (le ‘maa’) qui raconte la topographie du village en question, à savoir «un endroit où l’eau est fraiche», soit ‘Enkare Nyirobi’. Les colons vont abréger l’expression (ce qui sera le cas pour beaucoup d’autres sites africains, comme d’habitude quand on ne comprend pas), pour arriver à un Nairobi plus conforme à la bouche et aux oreilles européennes. Voilà pour la ville, dont beaucoup d’habitants parlent en majorité un autre dialecte tribal, le ‘kikuyu’ (notez simplement la présence récurrente du son ‘k’ dans ce registre, lequel marque en général un ‘point important’, un lieu, une personne ou un symbole). Et dans la région, le lieu-symbole le plus sacré est un volcan (comme le Fujiyama), une ‘montagne blanche’ (de neige) qui se dit ‘Kere-Nyaga’, et qui va rapidement devenir le Mont *Kerenya, contracté en Kenya. Pas très loin encore d’un autre ‘K’, le Kilimandjaro (tanzanien, cette fois).

Mais le « Monsieur K » le plus célèbre du Kenya est un personnage politique (mais non, pas Kroutchev), un certain Kamau wa Ngeni (en v.o), baptisé John Peter Kamau (v.anglaise), puis surnommé Johnstone Kamau (v.électorale), et enfin sacré en Jomo Kenyatta (v.présidentielle), Premier Ministre puis Président de la jeune république jusqu’à sa mort, considéré comme le Père de la Nation, et qui porte donc pour l’éternité le nom d’un pays. On ira même jusqu’à l’immortaliser en donnant son nom à l’aéroport international de Nairobi. «Ah, là, là, ces traditions africaines!» ai-je entendu un jour. C’est vrai que ce n’est pas en France qu’on aurait un président Hollande (1) ou un aéroport Charles de Gaulle…L’actuel président, en fonction depuis le mois d’avril de cette année (bonjour, le ‘baptême du feu’ avec les otages du centre commercial) s’appelle Uhuru…Kenyatta. Normal, c’est le fils du précédent; voilà ce qu’on appelle une belle continuité, au moins étymologique.

(1) Pour ceux qui l’aurait oublié, c’est vraiment l’origine du nom de ses ancêtres. Tapez son nom dans le champ de recherche.


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