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Ocon (Esteban)

…grâce à l’irruption médiatique d’un jeune pilote qui vient d’obtenir la première -importante- victoire de sa carrière en Formule 1 en remportant le Grand Prix de Hongrie. Du jour au lendemain, les journalistes et commentateurs (toujours eux) vont devoir se mettre d’accord sur, puis se conformer à une prononciation ‘acceptable’ de son patronyme.

En effet, si l’accent et l’accentuation (sur le ‘o’) ne posent pas problème dans sa version originale…espagnole comme vous vous y attendiez sans doute, la sonorité française peut être éventuellement un tout petit plus équivoque, l’initiative de certains reporters (toulousains ou marseillais?) faisant des efforts pour la gommer en allant chercher un ‘okonn’ n’étant pas forcément la meilleure…

Bref, levons tout doute sur le sens de ce mot hispanique issu du registre ‘officiel’ castillan. Et bien qu’une branche de la famille d’Esteban soit originaire d’Andalousie (Malaga), c’est plutôt dans le nord qu’il faut chercher la racine originelle d’influence (pour le moins) basque; c’est d’ailleurs à la lisière sud de ce territoire – côté espagnol, évidemment- que l’on trouve plusieurs toponymes (des noms de lieux) homonymes, dont une commune de la province de la Rioja, région particulièrement renommée pour ses vins.

Voilà qui tombe bien, étymo et logiquement, puisque la graphie (l’écriture) Ocon serait l’adaptation d’un ‘oko’ typiquement basque, lui-même formé de deux parties: d’une part ‘oko’ (ou okon, pour des raisons de liaison avec le second élément) qui désigne une grappe de vigne; d’autre part une section contractée depuis le son ‘une’ ou ‘ona’, qui définit un lieu…

Le plus souvent retenu par les dictionnaires, ‘une’ (prononcez ‘ouné’) est en fait un ancien suffixe basco-aquitain (*), donc peut-être moins logique car davantage en usage dans le ‘nord’ des provinces françaises. Par contre, ‘ona’ s’accorde mieux avec le répertoire proprement basque, avec plus spécialement le sens de colline, ce qui semble presque plus adéquat pour caractériser un vignoble planté sur les contreforts, même un peu lointains, des Pyrénées. Le sens final du surnom pourrait donc s’appliquer à des gens localisés sur la hauteur en question, propriétaires ou exploitants.

Quant au prénom de notre champion, il ne dépare pas avec ses résultats sportifs du moment puisque la forme (linguistique) d’Esteban suit très normalement le phénomène d’alternance maintes fois signalé ici, soit cette équivalence v/b entre les vocabulaires français et espagnol : cet ‘Esteban’ (ou estèbe, en régularisant le suffixe francophone) est donc également un ‘Estève’ (patronyme gascon répandu), ou même…Steve, Steeve, steevy, etc en version anglo-saxonne; le son ‘v’ français, une fois ‘chuinté’ donnant forcément Steph, donc Stéphane.

Et qui dit Stéphane dit stéphanois, le gentilé des habitants de (St)Etienne, version moderne de tous les Estienne et composés du Moyen-Age. Lequel a été importé en Gaule (et dans toute l’Europe de l’Ouest) il y a des siècles, d’après le grec (e)Stephanos qui a un rapport avec le vainqueur d’une épreuve, sportive le plus souvent; ce ‘stephanos’ grec concernait plus précisément la couronne de lauriers que l’on déposait sur la tête du-dit gagnant de la course ou du concours.

Et la forme d’une couronne, qu’est-ce-que c’est? Un cercle de feuillage (à l’origine); le mot est donc dérivé d’un verbe qui signifie encercler ou faire le tour…du front certes à Athènes, mais peut-être aussi du circuit automobile, non? En tous cas, étymologiquement!

(*) Et plus tardif (16ème siècle) donc statistiquement moins probable.


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