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Pandémie

Contrairement à ce que vient de me dire la petite fille de ma voisine (depuis son balcon), un(e) ‘pandemie’ n’a rien à voir avec la tranche briochée qui sert de support à la pâte de noisettes matutinale; mais, d’une certaine façon, on peut considérer qu’il y a dans ce mot la possibilité -pour ne pas dire la probabilité- d’en rajouter une couche et même plusieurs, y compris étymologiquement!

Il y a en effet une différence entre une endémie (stade 1), une épidémie (stade 2) et une pandémie (stade 3), toutes n’ayant la même emprise sur les choses mais surtout sur le peuple. Car le point commun à tous ces mots est la racine grecque ‘démos’, celle qui va donner, non plus avec un préfixe comme dans les exemples ci-dessus mais avec un suffixe, la démo-cratie (le gouvernement par le peuple*), la démo-graphie (les chiffres qui permettent de donner le profil d’un peuple), voire la dém-agogie** (la façon de mener le peuple, sous-entendu en le flattant pour obtenir ses faveurs…).

Priorité à l’urgence donc, celle de la pandémie qui touche ‘tout’ (pan-, en grec toujours) le peuple ou plutôt tout le monde, tous les peuples. Il s’agit en général d’une affection ou d’une maladie (le mot est rarement utilisé en dehors du contexte médical) qui se sont répandues sur une large partie de la planète pour ne pas dire sa totalité, entrainant souvent un déséquilibre majeur dans les sociétés, simultanément ou pas. Au palmarès de l’Histoire, la peste, le choléra, le VIH et autres coronavirus.

Dommage pour un mot qui, à Athènes, a pu un moment qualifier…le bien commun ou toute activité publique! Le seul espoir de rétrograder une pandémie est alors de souhaiter qu’elle ne devienne ‘qu’une épidémie’, c’est-à-dire quelque chose qui touche le peuple ‘chez soi’ (épi-). Le sens premier du mot définit quelque chose qui circule à l’intérieur d’un groupe ou d’un territoire donné; une épidémie de grippe se restreint à un pays, à une région ou à un quartier; une épidémie de c…..ie aux réactions de gens qui croient pouvoir échapper aux virus en raison de leur statut ou de leur argent (liste non exhaustive).

Le mieux est enfin d’arriver à faire de cette épidémie une endémie, ce qui suppose certes une sorte de récurrence saisonnière mais très limitée à une zone parfois…privilégiée. Le mot originel est alors ‘endémia’, qui signifie séjour, avec une habitude liée un lieu ou à un style de vie.

Certaines anomalies peuvent en effet devenir endémiques d’un lieu précis (à cause de virus, de bactéries mais aussi de pollution ou de contamination nucléaires); il peut pourtant y avoir un aspect plus positif à la chose, quand on dit par exemple que telle variété d’orchidées ou de papillons est endémique d’une région du monde, ce qui correspond mieux là encore au sens grec originel qui est ‘ce qui vient de ou qui reste dans le pays’.

Le nom commun a même désigné, pendant un temps, quelqu’un de sédentaire ou de casanier (qui reste dans sa maison), y compris pour ‘laver son linge sale en famille’ ou se battre contre son voisin (une guerre civile dite ‘intestine’).

Dernier point commun à toutes ces joyeusetés: la volonté et les efforts d’éradication’, un mot idéal pour terminer puisqu’il signifie littéralement ‘arrachage de la racine’. Et, à part en mathématiques ou en jardinage, les hommes n’ont jamais été aussi pressés d’extraire ces racines-là, surtout étymologiquement!

(*) Le ‘gouvernement PAR le (représentant élu du) peuple’ et non ‘le pouvoir DU peuple’, comme le revendiquent très abusivement quelques manifestants et personnalités politiques…


(**) le O a disparu dans le A, mais cela ne change rien à la racine.


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