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panique Ebola

Il était une fois une rivière du fond des bois qui terrorisait la Terre, à cause d’un dieu qui jouait de la flûte tout en coursant les jeunes filles qui passaient. Légende? Non, double réalité, puisqu’il est beaucoup question à la Une des journaux de la ‘panique d’Ebola’ (avec ou sans recommandation de ne pas y céder, ce qui est tout dire). La première réalité est strictement topographique; l’autre est évidemment mythologique…

Si vous ne le savez déjà, Ebola n’a rien à voir avec le catalogue des noms (féminins) accordés aux catastrophes climatiques diverses; c’est celui de ce cours d’eau du nord du Zaïre (à l’époque) qui coule près d’un village africain où l’on situe le premier passage du virus (1976). Voilà comment une rivière paisible devient (-dra?) le symbole mondial de la terreur (justement pas ‘panique’); pas grand’chose de plus à dire sur l’étymologie de ce terme (je pratique assez peu le dialecte local dont le nom seul est imprononçable), sauf que, localement, on le trouve également sous la forme ‘legbala’, que l’on peut traduire en ‘Eau Blanche’ (mais ‘virus Legbala’, c’est moins facile à dire au Journal de 20h).

Courage, ne fuyons pas devant cette ‘panique’, en passe de devenir dans le langage courant (et couru des journalistes) synonyme de peur effrayante ou de terreur absolue. A tort. Car l’origine de ce mot vient évidemment du dieu grec ‘Pan’, auquel on attribue, de façon un peu simpliste, la réputation de soulever son…pan de jupette (1) pour faire pan-pan au son de sa flûte avec les nymphes des bois (2), alors qu’il n’y est probablement pour rien.

Au départ, Pan n’est en effet qu’une créature naturelle qui habite les montagnes et les forêts. Les mortels, déjà effrayés par les bruits bizarres du vent dans les branches pendant la nuit bien avant le Petit Poucet ou La Belle, cherchèrent une explication à ces phénomènes forcément ‘magiques’. On estima donc que c’était le dieu qui était à l’origine de ces manifestations sonores, le pauvre étant par ailleurs difforme et monstrueux puisqu’on l’appelait également ‘le chèvre-pieds’, surnom peu flatteur même pour une pizza de quartier.

En réalité, n’ayant pas d’obligation de soirées mondaines, l’animal est très nature, poilu, fourchu du sabot et éventuellement cornu, d’où cette page FaceBouc peu avenante. Pourtant, le rôle que lui avait assigné Zeus, en tant qu’assistant forestier d’Hermès, était de protéger les bergers et les troupeaux, et de les mener en toute sécurité vers les sources et les pâturages; on est donc loin de l’idée de frayeur, ce serait même le contraire…

Or, en l’absence de réseau wi-fi au fond des bois, notre capricorne s’ennuie, se met à la musique en perçant des trous dans des roseaux de différentes longueur, et, forcément, séduit par son ardeur tout ce qui passe à portée de sa langue râpeuse (et éventuellement rapeuse)! C’est ainsi que le moindre bruit de branche cassée commence à faire fuir les biches alanguies au frais, devenant ainsi  »le mouvement de Pan », la panique (en un seul mot, bien que…).

Pour la (grande) Histoire, les Athéniens, après un nième crêpage de chignon guerrier avec les Perses qui ont tourné casaque rien qu’en voyant leurs ennemis, fêteront même ce dieu en lui réservant un autel sur l’Acropole, renforçant ainsi progressivement le sentiment de terreur injustement attribué à un gentil faune. Au moins étymologiquement.

(1) rien à voir avec lui, il s’agit de la racine du mot ‘panneau’, qui définit une surface de bois, de mur, ou plus tard de tissu
(2) voir chronique précédente…


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