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Pantalon (journée du)

Il ne vous a peut-être pas échappé que ce 13 janvier est la très officielle Journée Mondiale du…pantalon (ce n’est pas le sujet le plus débile de la liste); je ne saurais expliquer de quel(s) esprit(s) culottés a pu tomber cette idée, mais toujours est-il que certains ont d’ores et déjà fêté ce qu’ils comprennent comme la journée sans pantalon, ce qui laisse la braguette ouverte à toutes manifestations et ‘belles joyeusetés’, comme aurait dit Rabelais.

Difficile de faire plus banal que le cache-jambes moderne, dont la période animale (les pattes d’éléphant) se rapproche un peu de la forme originale, mais en beaucoup plus…discret! Car, à l’origine, le pantalon est un costume très particulier, celui que portent spécifiquement certains Vénitiens (largement raillés par les ‘Italiens’, les autres), un pantaleone qu’ils vont consacrer aux personnages de la Comedia dell’ Arte, jusqu’à en faire le surnom d’un prototype de bouffon hypocrite, habillé des pieds au…cou d’une sorte de combinaison d’une pièce. Le costume est si ridicule qu’on en tirera la ‘pantalonnade’, synonyme de gesticulation grotesque, à la ville comme à la scène.

Mais pas question à l’époque de limiter ce vêtement à deux fuseaux serrés à la taille par une ceinture! Le pantalon ressemble encore au pyjama intégral d’un traditionnel Pierrot lunaire…Mais au fil des siècles, il rétrécit et vient progressivement remplacer les anciennes ‘braies’ gauloises, devenant au 16ème siècle un ‘haut-de-chausses’ (la coupe du short anglais jusqu’aux genoux) qui descend jusqu’aux (et couvre les) mollets, traditionnellement habillés par des bas; la jonction entre…le haut et les bas permettra désormais de pouvoir mettre le petit doigt sur sa couture, position indispensable aux soldats du 19ème siècle (et suivants).

Plus généralement, et si l’on en croit la tradition populaire, certains qui sont censés porter la culotte n’hésiteront pas à baisser le leur, si tant est qu’ils eussent déjà quelque chose dedans. Signalons au passage la fausse interprétation de certains passionnés de jeux de mots, qui voient en fait dans ce pantalon l’adaptation française d’un ‘pianta leone’ italien, et même encore vénitien, puisque ‘planter (sous-entendu le drapeau avec) le lion’ aurait été le symbole des conquêtes des marchands de la ville, marquant leur territoire de l’étendard de St Marc. Problème: quel rapport avec une pièce d’habillement se retrouvant autour des cuisses? Etymo pas très logique…

Il n’empêche, Pantalon est aussi un patronyme tout à fait officiel (une quarantaine de familles en France, dont certains Pantel), sauf qu’il n’a rien à voir avec le futal, sinon, on en aurait des descendants pleiin les armoires! Ce nom propre est encore plus populaire dans (le sud de) son pays d’origine sous la forme Pantaloni; il est alors question d’une dédicace à un saint martyr du 4ème siècle, dont le nom vient de deux racines grecques: pantos- et -éléêmonos (avec un ‘t’ de liaison).

La première partie est une forme de l’adjectif ‘tout’ (au sens de plein, beaucoup, très); la seconde signifie pitoyable, non pas au sens passif (misérable) mais actif, c’est-à-dire celui qui s’apitoie, donc qui est capable de pitié (envers autrui). Notre Saint-Pantal(e)on n’a donc rien avoir avec le lion (leon, comme on le trouve aussi, à tort) mais avec un homme miséricordieux et plein d’empathie.

A tel point d’ailleurs que la légende le gratifie d’un miracle annuel qui provoque la liquéfaction de son sang (le tour n’est pas exclusif) sur la statue qui le représente…Et bien sûr, ça ne tache jamais son pantalon; y compris étymologiquement.


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