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peignoir

Donald Trump encore…Non content de faire la Une des journaux pour avoir sermonné une enseigne de mode qui refusait de vendre les créations de sa fille (ah, ces américains! Imagine-t-on en France un homme politique passer un coup de fil à une société pour faire embaucher sa femme ou sa fille?), le tout-nouveau Président des Etats encore Unis doit se justifier de porter -ou pas- un peignoir quand il est chez lui. Question capitale en effet que celle de savoir…d’où vient son ‘peignoir’, étymologiquement parlant bien sûr.

Car le mot est tout de même bizarre, non? D’un point de vue linguistique, l’analyse est pourtant simple et claire: il s’agit à l’origine d’un ‘peign(e)-oir’, constitué d’une racine simple à comprendre (un peigne) et d’un suffixe qui désigne une fonction ou l’objet de cette fonction (oir, ou oire au féminin). Ainsi trouve-t-on des encensoirs pour encenser, des éteignoirs pour éteindre, des arrosoirs pour arroser et des rasoirs pour raser, et non pas des encenseurs (qui vous flattent), des éteigneurs (de réverbères), des arroseurs (arrosés) ou des raseurs (indélicats). Si vous préférez les passoires pour passer (l’eau des légumes), les nageoires (pour nager) ou les mangeoires (pour manger, si vous avez quatre pattes), je ne ferai pas d’histoires (coïncidence: le mot est juste formé sur un verbe grec qui signifie faire des recherches pour raconter quelque chose)…

Il n’empêche, ce ‘peignoir’ est donc, littéralement, quelque chose qui peigne, or, celui qui peigne, c’est le peigne précisément, dont le rôle, étymologiquement, est de…gratter la touffe de cheveux, et éventuellement de la lisser tout en arrachant le superflu, puisque le premier sens concernait l’action de carder, de démêler la laine brute prélevée sur le dos des moutons (si vous n’avez jamais vu ça, croyez-moi, c’est énergique). Du coup, au 15ème siècle, apparaît dans la langue de Rabelais un ‘peignouer’ qui désigne d’abord une sorte de peigne, puis rapidement le tissu (épais) que l’on est obligé de mettre sur les épaules des gens pour éviter de salir les vêtements (ce qui en dit long sur le contenu des tignasses).

Avant de devenir, au 19ème siècle seulement, le drapé de bain à ceinture coulissante que vous connaissez, c’est ce tissu pas encore ‘éponge’ qui va se transformer en cape puis carrément en sur-vêtement, comme la serviette ou la pseudo-blouse en nylon -éventuellement le ‘vrai’ peignoir si vous êtes dans un salon chic- que met le coiffeur sur vos épaules…La preuve que l’action de l’ancien verbe ‘peignieir’ était relativement violent est restée dans la…peignée que vous administrez à votre voisin(e) dans un corps-a-corps avec la ferme intention de l’attraper par (ou de lui arracher) les cheveux! La seule qui se laisse faire sans broncher est la girafe, que vous pouvez peigner en perdant votre temps à cause de la surface à gratter.

Il est amusant de constater qu’il existe aussi des familles qui portent le nom de Peigne, Peigneux ou Peignard (de mauvais peigneurs), probables descendants de fabricants (ou de vendeurs) de peignes, tout comme il y a des Brosse et des Brossard (idem), dont on est à peu près sûrs qu’ils ne coupaient pas les cheveux en quatre. Sauf étymologiquement peut-être.


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