Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

Pénurie

…pénurie, ce qui ne manque pas de sel ou plutôt si, avec le beurre, les pâtes ou l’huile, selon les ‘paniques’ du moment. Plus gênante et définitive que la sobriété (1), plus immédiate que la récession, moins lointaine que la décroissance, la pénurie indique le manque de quelque chose…et même de quelqu’un si l’on en croit l’idée que s’en faisaient les Romains. Non, il ne s’agit pas du ‘manque’ sentimental ou physique d’une personne (2) mais le défaut d’occupation à un poste, style « il y a une pénurie de militaires » dans l’armée d’occupation (ça marche pour tous les pays et à tous les siècles).

Notre pénurie n’est apparue qu’au 18è siècle, soit très ‘tard’ dans la formation du vocabulaire, alors qu’on sait parfaitement que le peuple de Louis XVI a connu une pénurie de brioches et Roland une pénurie de renforts à Roncevaux. Bref la pénurie, comme dit le dictionnaire, c’est le manque d’une chose nécessaire (3) pouvant conduire, dans les cas extrêmes, à la pauvreté et à la misère. 

Pour faire moins effrayant – et pour tout dire plus ‘classe’ – vous pouvez aussi parler de la disette, dont on craignait le temps (la période) dans la France paysanne. Le mot est devenu désuet (voire prétentieux) actuellement, mais il illustre à nouveau assez bien la définition latine de la pénurie, soit précisément le constat d’un garde-manger vide (un peu vous, le dimanche soir, quand il n’y a plus rien dans le frigo).

Par extension, ce problème ménager s’est appliqué à toute ‘provision de bouche’; la pénurie est donc, étymologiquement, essentiellement alimentaire…Reste à à dire un mot sur la racine qu’employaient les Romains, ce qui va expliquer cette syllabe ‘pen-‘ qui n’a rien à voir avec la ‘penibilité’ (dérivée de ‘pénible’ donc de ‘peine’); le terme initial en vaut pourtant la peine puisqu’il s’agit de ‘penus’, nom commun neutre à ne pas confondre évidemment avec son voisin ‘penis’ qui qualifiait…un pinceau (comme vous le pensiez), ustensile qui a inspiré par la suite tout appareil – y compris génital – de morphologie similaire (ou approchante). Les statistiques semblent d’ailleurs montrer que, paradoxalement, les périodes de pénurie sont assez propices aux sessions de peinture, quelque soit le pinceau…Au moins étymologiquement.

(1) Voir à quelques chroniques précédentes

(2) Remarquez l’équivoque du français: « le manque de »,  est-ce elle/lui qui vous manque (de l’essence, par exemple) ou vous qui lui manquez (pour cause d’absence) ?

(3) Comme quoi, la baguette et le litre de diesel, même combat.


N'hésitez pas à soutenir ce site ! Il vous est possible de faire un don libre pour assurer un contenu régulier et sans publicité. Votre participation serait grandement appréciée !

 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.