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Perrin (Jacques)

…celui de ‘Peau d’Ane’ et de tant d’autres moments magiques du cinéma français vient de disparaitre; c’est l’occasion de lui rendre hommage et de rappeler la provenance simple de ce patronyme, qui est en fait un matronyme, le nom de scène de Jacques-André Perrin-Simonet étant en réalité celui de sa mère. D’un point de vue étymologique, l’acteur était donc défini par quatre ‘prénoms’ pour l’Etat-civil: Jacques, André, Simon (diminutif,  Simonet) et Pierre, la pierre sur laquelle est bâtie Perrin et tant d’autres dérivés.

Perrin est effectivement une variante de Pierrin, qui a rapidement disparu pour des raisons de prononciation, tout comme une autre forme de Perrier, théoriquement dit Pierrier auparavant (*); Perrier fera donc beaucoup plus de bulles par la suite, tout comme les Perret -le chanteur Pierre- à la place des Pierret. Néanmoins, Pierret, Pierron, Pierreau et évidemment l’ami Pierrot continueront à se maintenir, quand les habitudes des parlers régionaux le permettront.

Pour les Perrin, qui auront le plus de chances de faire souche dans l’Est de la France (des Ardennes au Lyonnais), le nom est perçu dès la fin du Moyen-Age comme un diminutif, plus spécialement qualifié d’affectueux et dit ‘hypocoristique’. Ce terme un peu barbare et en tous cas difficile à caser tous les matins à la machine à café vient du grec et évoque quelque chose doux, une façon de caresser la personne que l’on désigne en lui adressant une intention de gentillesse.

Dans la vie courante, c’est plus ou moins l’origine de tous les surnoms ridicules dont vous gratifiez vos proches (Doudou, Chouchou, mon Minou, etc…) mais également de ceux qui vont finalement être considérés comme de ‘vrais’ noms de famille, tels Pierrot (le petit Pierre), Bernadette (la fille de Bernard), Micheline (la femme de Michel) etc…en utilisant divers suffixes qui exprimeront la marque du-dit diminutif.

Du côté des Perrin, la version féminine Perrine va rester dans l’Histoire – au moins les histoires de fin de banquet – à cause d’une servante qui va se planquer avec son amant dans une huche à pain pour échapper au curé, puis elle-même donner à la suite non seulement le prénom féminin mais aussi tous les Perrinet, Perrineau, Perrinaud, Perrinot et même Perrinelle, tous plutôt dans l’Ouest de la France, de la Vendée à la Seine-Maritime. Quant à la version simplifiée de Pierrette (trop compliqué de tout articuler dans certains patois), elle deviendra Perrette dans une fable où une bergère hystérique renverse la traite du matin, c’est vache M. De La Fontaine…

Le clin d’oeil étymologique du jour est aussi statistique : comment imaginer que c’est un Perrin qui interprètera pour la postérité un personnage créé, à quelques siècles d’écart, par un certain…Perrault (Charles), lui-même version très Val-de-Loire du nom qu’un Jacques marquera d’une…pierre blanche dans le cinéma français.  

(*) Essayez de répéter plusieurs fois les deux ‘i’ à la suite…


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