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Aphatie (Jean-Michel)

La position précise du coup de ‘h’ est capitale. D’un point de vue orthographique, ça ne pose pas de problème à l’écriture; mais d’un point de vue sonore, un célèbre animateur a récemment fait (pour la dix millième fois sans doute) un gentil jeu de mots sur l’état-civil du pétulant journaliste politique dont on ne compte plus les collaborations à divers médias, radio ou télé. Mais traiter Jean-Michel ‘d’apathi’(-que) n’a franchement aucun sens ni raison, y compris étymologiquement.

Même si la signification a quelque peu évolué dans le langage courant moderne, l’homme n’a rien d’un être ‘insensible’, puisque c’est la racine originelle de ce mot, soit une combinaison ‘a-pathos’ en grec, c’est-à-dire l’absence de (le ‘a’ dit privatif)…pathologie, ce que l’on comprend actuellement -à tort- comme une maladie alors qu’il s’agit tout simplement d’une sensation, d’un ressenti. 

Car, quand l’affection ne vient pas d’un méchant virus, le ‘pathos’ désigne tout simplement une émotion, voire un sentiment. La preuve avec le mouvement qui vous porte vers les autres, l’em-pathie (initialement: en-pathie, comme en symbiose avec); et son contraire évidemment l’anti-pathie, que déclenche parfois chez certains Jean-Michel dans ses éditoriaux.

Or, le Béarnais au phrasé chantant de la vallée d’Aspe (quand on est né dans la riante communauté de communes de…Moncayolle-Larrory-Mendibieu, on n’y échappe pas) n’est pas ApatHie (*) mais ApHatie, et même antérieurement Apatie tout ‘court’, ce qui nous rapproche de la solution de l’énigme.

Enfin…si vous pratiquez un peu le gascon, parce qu’il faut imaginer maintenant que ce ‘apatie’ est une version (francisée, déformée, ou mal écrite, difficile à dire!) de ‘abadie’, ou plutôt ‘abbadie’ (voilà pourquoi on ne prononce pas le ‘ph’ en ‘afatie’!). Dès lors, il est plus facile d’accepter que cette abbadie est en réalité l’ancienne forme de ‘abbaye’, dont on trouvait la présence dans ce coin (entre autres) des Pyrénées.

D’autant que, généralement, cette abbaye n’avait rien de religieux car elle était dite ‘laïque’ puisque ni propriété de, ni gérée par l’Eglise mais créée par un seigneur local. Il s’agissait donc d’une sorte de Fondation comme on dirait aujourd’hui, le-dit seigneur se faisant appeler le ‘père’ (abba, en hébreu, d’où le mot abbaye), sinon père de la nation du moins de l’institution…

Les gens qui travaillaient dans ou pour l’abadie se sont donc appelés un jour les Labadie (les l’abbaye), Dabadie (de…) ou Badie tout court. On pense que la version plus ‘sèche’ avec un T à la place du D est venue de parlers montagnards pyrénéens qui ont contribué à créer cet Apatie’, dont certains (dit-on, mais rien n’est sûr) ont voulu gommer l’équivoque avec apathie en décalant officiellement le ‘h’ sur les registres d’Etat-civil. Voire.

Toujours est-il que, même s’il ne faut jamais juger les patronymes contemporains à l’aune de ce qu’entendent nos oreilles modernes, il ne saurait donc être question de trouver la moindre apathie chez Jean-Michel. A peine, sans doute, une certaine empathie pour les forteresses hospitalières des environs d’Oloron!

(*) Même quelques pages internet (censées faire sa bio) s’y trompent, c’est dire!


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