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Astori (Davide)

Certes, toutes les opportunités ne sont pas bonnes à prendre, mais, en période de disette médiatique (vous ne voulez quand même pas que je vous parle du Salon de l’Agriculture ou des baisses de température?), il faut prendre ce qui vient dans l’actualité, en essayant d’intéresser aussi si possible nos lecteurs hors-frontières, pas censés être passionnés par l’origine du nom du sous-secrétaire d’Etat à l’Agriculture (au fait, il s’appelle…?).

Le traumatisme de ce dimanche, outre des résultats électoraux très ‘contrastés’, vient de nos amis italiens qui ont appris le décès (‘par arrêt cardiaque’, merci les journaux) du bien-aimé capitaine de l’ACF, Associazione Calcio Fiorentina; il s’agit donc de l’équipe de football qui joue dans une ville que je ne vous fais pas l’injure de préciser.

Petit sondage rapide autour de moi: «…il signore Davide est probablement une ‘étoile’ (aster, en latin, comme pour astéroïde ou astronome, le caillou venu ou l’observateur d’étoiles, sans oublier l’astronaute, celui qui navigue entre les étoiles)». Bonne(s) idée(s) mais manque de chance car, même si l’homme était une ‘star’ (*) dans son pays, la racine que nous intéresse n’a rien à voir.

Sur le même principe que ‘star’ dont vous venez peut-être de lire l’…astérisque’ en bas de page, certains m’ont même dit, en bons lecteurs de ces chroniques, qu’il pourrait s’agir d’un de ces phénomènes d’aphérèse’, qui fait disparaitre la première lettre ou syllabe d’un mot. Mais ici, pas de possibilité non plus d’un ‘pastor’, d’un ‘nestor’ ou d’un ‘castor’ dont on aurait coupé la tête!

Le trajet de la véritable racine est d’ailleurs difficile à imaginer, puisqu’il faut remonter au terme latin…’accipiter’ (!), le nom commun qui désigne un oiseau de proie. Nos amis romains n’ayant, eux, pas encore une vue très précise des différentes espèces, il pouvait s’agir tout aussi bien d’épervier que de faucon (**), exception faite de l’aigle, qui aura toujours son nom à part dans la création.

Bref, cet ‘accipiter’, sous l’influence de certaines futures langues ‘asiatiques’ (on est encore à l’âge indo-européen des langages) et grâce à un accent tonique qui va aider le ‘a’ initial à survivre, va se contracter en ‘aspiter’ puis ‘assiter/assoter’ et enfin astor (astore, astori, vous pouvez mettre ce que vous voulez à la fin); dans nos régions, ce serait via le provençal (forte langue méridionale pendant des siècles) que le son serait resté vivant sur les rivages du Bassin Méditerranéen.

Là encore, dommage pour la famille, la province espagnole des Asturies (au Nord, côté Golfe de Gascogne) viendrait elle, non pas des étoiles de St Jacques de Compostelle (pour une fois) mais, tout comme le nom du peuple des Astures, du latin ‘aesturium’, l’estuaire…Bref de bref, le très lombard Astori doit donc son patronyme soit à un surnom locatif (un homme en rapport avec les rapaces en question, qui habitait près de nids ou qui utilisait ces oiseaux -mais l’explication me semble un peu tirée par les plumes); soit, dans un sens figuré qui me semble plus plausible, à une comparaison assez traditionnelle avec les caractéristiques du volatile.

Comme pour quantité d’autres animaux dont nos Anciens aimaient utiliser les allusions pas toujours fines, il pourrait s’agir ici d’une vue perçante, d’un nez crochu (pour ce qui est du physique), voire de personnes ‘rapaci, avide e scaltre’ en v.o, c’est-à-dire, sur un plan moral, des gens malins, magouilleurs et vifs à plonger sur leurs proies. On peut aussi rester juste au niveau précédent en parlant d’un attaquant rapide (aïe, il jouait défenseur).

Du coup, juste quelques mots supplémentaires pour vous signaler d’autres suggestions que l’on m’a faites mais qui ne jouent pas sur le même terrain que notre Davide: un cinéphile m’a cité la célèbre star (cette fois!) américaine des années 1920, Mary Astor, au pseudonyme indispensable pour effacer son état-civil de Lucile de Vasconcellos-Langhanke (ouf), une étoile dont le plus grand succès fut sans doute le…«Faucon Maltais», aux côtés d’Humphrey Bogart en 1941.

Rien à voir non plus avec toutes les Astrid, norvégiennes, suédoises ou danoises, que les mythologies scandinaves relient à un terme de vieux-norrois (le dialecte médiéval de ces pays nordiques) pour définir une ‘beauté divine’…Sans oublier les nombreux Astier d’Occitanie, principalement en Dordogne et Lot-et-Garonne, en hommage à un jeune saint du 7ème siècle qui avait entrepris de convertir tout son entourage avant de se retirer au calme d’une grotte aujourd’hui peut-être utilisée comme terrain d’exercice par les stagiaires de l’Ecole Nationale de Gendarmerie car, étymologiquement, Astier combine deux éléments d’origine germanique qui évoquent ici une lance (ou une arme) et la guerre!

(*) En anglais aussi, star vient bien de (a)ster, après chute (en fait, faible prononciation) de la voyelle initiale. Et un astérisque est bien un mot grec qui qualifie la petite étoile qui attire votre attention à côté d’un mot. Moralité: un Astérix est un petit satellite qui tourne autour d’un gros objet…

(**) En brésilien…Falcao (voir sa fiche dans les archives)!


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Un commentaire au sujet de Astori (Davide)

  1. Merci pour vos encouragement.

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