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Balboa (Rocky)

Grande giclée de testostérone aujourd’hui, sur le ring des puissants de ce monde qui manifestement aiment bien jouer à ‘celui qui a la plus grosse’ (nation). Après le doublement symbolique Poutine torse nu sur son cheval -forcément- blanc, le président américain n’a pas pris de gants sauf de boxe pour s’afficher (en français, tweeter) sur ces réseaux dits sociaux. Le message -même primaire- est clair: ‘je suis un pic, je suis un roc’ comme aurait dit Cyrano qui en avait une (protubérance nasale) encore plus longue. Manque de chance, c’est une fausse bonne idée, au moins étymologiquement!

Car ‘balboa’ a une origine, et d’abord une simple provenance à savoir, dans le monde hispanique, une référence sous forme d’hommage (pas toujours conscient) à l’une des figures historiques de l’Amérique centrale, l’explorateur Vasco Nunez de Balboa. Cela ne remplit pas forcément votre bourse, mais lui est sur toutes les pièces de monnaie et tous les billets du Panama depuis le début du vingtième siècle, l’équivalent du dollar local ou plutôt de notre euro lui aussi divisé en cent cent(ime)s.

Bon. Et alors? Avant de me renvoyer dans les cordes, sachez que le nom de notre audacieux navigateur va nous permettre d’arriver jusqu’au gong final; il faut juste (re)traverser l’océan atlantique pour revenir sur sa terre natale dans la province de Léon, au nord-est de l’Espagne. Le domaine de ses (nobles) pères, c’est le château de Balboa, un toponyme qui existe depuis la présence romaine sous l’influence d’un administrateur (civil ou militaire) latin du nom de ‘Balbius’.

Lui-même porte en fait un surnom représenté par un adjectif dont la racine est une onomatopée (la répétition du son B) et qui a donné le verbe ‘balbutio’, soit, en français balbutier évidemment. Ou plus précisément bégayer, ce qui revient un peu au même mais le premier est anecdotique, le second plus gênant (2). De fait, à Rome, le mot qualifie des gens qui ne parlent pas clairement et donc, au figuré, qui n’ont pas…’l’esprit très clair’ (no comment).

De plus, l’état-civil choisi par John Avildsen pour créer la saga à l’écran en 1976 (2) est encore plus terrible puisque le personnage incarné pour l’éternité par Sylvester Stallone s’appelle…Robert (si, si!), autrement dit Bob en américain moyen, et franchement, ‘Bob Balboa’ c’est du niveau carottes-pommes de terre du Premier-Age en maternité…

Malheureusement (si je puis dire) il y a pire, c’est le surnom traditionnellement intercalé aux USA entre prénom et nom (ici, Rocky)! Pas besoin d’aller chercher bien loin (ni très haut) pour comprendre que ‘rock-y’ est une fabrication familière (le suffixe ‘y’) sur le nom commun qui signifie la montagne, la vraie, la grosse pierre inébranlable sur laquelle on plante son piolet. C’est le cas des massifs abrupts de toutes les ‘Rocky Mountains’ à travers le monde, aussi bien en Australie qu’en Irlande, au Canada qu’en Amérique du Nord évidemment.

Pour une fois, l’image du ‘rocky’ colle parfaitement en français à l’image d’un homme ‘fort comme un roc’, sauf que l’étymologie vient encore une fois pointer une coïncidence pour le moins ironique…Il y a en effet un équivalent européen (ou plutôt Rocky est la traduction anglo-saxonne de) sous la forme Roch, un médecin du 13ème siècle à Montpellier qui sera canonisé par l’Eglise pour s’être occupé des pauvres, symbolisés par un chien sur les statues qui lui sont consacrées.

Tout cela pour dire que, chez les Romains encore, le prénom Rochus existait déjà; et, à part la version francophone ci-dessus, on trouve aussi des Roque en Espagne ou des…Rocco en Italie, comme un certain Siffredi, acteur pornographique lui-même affublé d’un (sous?)titre éloquent: ‘l’étalon italien’. Et vous savez quoi? Dans son pays, étalon se dit…stallone. On n’est peut-être pas si loin que ça d’une histoire de trompe (3)!

(1) Et même, à une époque…gazouiller (tweeter)!

(2) Il y a six volets à la série, jusqu’au dernier réalisé par Stallone lui-même.

(3) Ce n’est pas forcément un mauvais jeu de mots; allez (re)voir l’article qui lui est consacré.


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