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Bale (Gareth)

Le héros du jour (dès que quelqu’un fait quelque chose de bien, surtout contre le Covid 19, c’est forcément un ‘héros’…il doit y avoir tant de gens qui ne le sont pas), le héros donc est à la Une de certains journaux -surtout sportifs- et à juste titre puisqu’il vient de faire don d’un peu plus de 500.000 euro au centre hospitalier de sa région de naissance, Cardiff (Pays de Galles). Gareth est l’un des très efficaces attaquants (de football) au Real Madrid et partage sinon son salaire du moins son patronyme avec un Christian (de cinéma) trois fois Batman, lui-même né à Haverfordwest (devinez le pays de Bale)…

De fait, ces deux Bale (prononcez ‘beïle’, ou malheureusement ‘bêle’ avec l’accent français) portent un nom très marqué par l’un d’un plus influents dialectes du groupe linguistique celte (*), le gallois. Et le footballeur confirme cette ascendance avec un prénom pas moins typique, alors que l’acteur se revendique davantage anglais, voire américain.

Pour une fois, le français va nous permettre de trouver exactement le sens du terme gallois, à condition de remonter le temps (et le dictionnaire) pour arriver à l’ancien verbe ‘baler’, c’est-à-dire vanner ou battre la bale, l’enveloppe des grains de céréales. Dans l’une et l’autre langue, il est question de trier l’écorce de la moisson de certaines récoltes.

A l’origine, le type de céréales (ou de légumes!) est très vague, et peut tout aussi bien traduire l’idée actuelle de gousse ou de cosse, selon la dimension de la ‘graine’. Le son lui-même (si j’ose dire) vient d’une syllabe dite indo-européenne (la souche commune de nos langues, entre autres occidentales) et évoque l’idée de souffler dans quelque chose ou de faire gonfler (par ‘extrusion’), tout en battant le produit.

Après la version (conservée par les Anglais) avec un seul ‘l’ du Moyen-Age, l’orthographe académique avec deux ‘l’ donnera en français balle, baller puis…emballer (ou déballer évidemment) c’est-à-dire mettre en ballots, autrement dit faire des boules gonflées avec de la paille (probablement le premier sens), du coton, ou encore du tissu!

Le terme aurait permis de surnommer un homme dont l’activité (ou le métier) consistait à ramasser les tas de paille ou de foin dans les champs, ou à constituer des rembourrages de matelas…Comme souvent, et sans qu’on puisse l’expliquer très clairement, le (sur)nom est devenu célèbre en souvenir d’un religieux champenois, un certain Bafolus devenu St-Bale qui, malgré la sonorité de son titre, n’a pas fait grand bruit.

On se doute que ce dernier était chrétien, le mot qui a donné le prénom Christian (chrétien, en anglais moderne); quant à notre Gareth, il est formé sur un adjectif gallois qui signifie doux, ou plutôt ‘gentle’ comme on dit à Londres, caractéristique d’un personnage mythique puisqu’il fait partie de la légende du Roi Arthur. Le jeune homme (tué accidentellement dit-on par…Lancelot) est décrit en effet comme un…gentil-homme au sens premier, c’est à dire éduqué et de bonnes manières (et non pas forcément ‘doux’ au sens de faiblesse).

L’histoire ne dit pas si les billets de Bale ont été livrés en paquets dans des ballots, mais on n’en attendait pas moins de notre vigoureux ailier droit madrilène, le Gareth ayant largement illustré son sens du devoir et du dévouement en apportant une telle contribution aux équipes soignantes de sa ville. Y compris donc étymologiquement.

(*) Avec le cornouan, l’irlandais, le mannois (Ile de…), l’écossais, entre autres.


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