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Benichou (Pierre)

Une « Grosse Tête », vraiment! Avant d’oublier le tonitruant participant à une célèbre émission de radio quotidienne, il fut aussi journaliste, patron de presse, chroniqueur radio ou (co)animateur de télévision, et même acteur (occasionnel au cinéma) et comédien (professionnel sur les planches). Bref, une vie bien remplie pour un homme très…vivant. Même s’il vient de décéder, on ne peut pas mieux dire!

L’origine du mot n’est pas très évidente sauf si, comme lui, vous êtes né quelque part dans une Algérie alors française (si possible, la région d’Oran). Et si vous avez lu quelques articles précédents sur ce blog, vous soupçonnez déjà que ce Ben…là a un rapport avec ‘le fils de’.

Il s’agit bien d’un assemblage de ben-ichou (ishu, en v.o) pour désigner, au pied de la lettre le ’fils d’un vivant’, ce qui explique -en partie seulement- la fréquence de ce nom, tout le monde étant censé être né un jour d’un homme qui n’est pas mort…Or, le truisme n’est pas si bête!

L’adjectif qui suit la préposition ‘ben’, sous la forme ‘aïch’ (au masculin) ou aïcha (au féminin) qualifie souvent un enfant particulièrement chéri. Une fois grande, une fille pourra être l’équivalent de ‘ma beauté’ ou ‘ma princesse’ (« Aïcha, regarde-moi! »), le mot devenant presque une interjection ordinaire -et affectueuse- pour appeler la personne en question.

Le premier sens était donc ‘ma vivante’, terme peu facile à caser (et à traduire) en français, sauf dans le cas très particulier et malheureusement fréquent qu’on pouvait lui donner au Moyen-Age, celui de ‘bien-vivant’. Attention, pas bon-vivant, qui suppose une tendance aux excès de bouche, mais tout simplement ‘en-vie’.

Pendant longtemps, les nouveaux-nés risquaient souvent une mort subite, pour des raisons différentes selon les continents et les époques. Le français a hérité de la culture latine (comme d’hab) qui nous a légué le verbe ‘vivere’ qui signifie…(je ne vais quand même pas tout vous dire). On en a tiré le participe présent ‘vivens’, avec la notion de profiter de la vie, chose dont n’étaient pas forcément capable les prématurés.

D’où l’existence de nombreux patronymes comme Vivant, Vivans, Vivens et Vivien(t), qu’un militaire romain du 4ème siècle converti au christianisme et condamné à la noyade propulsera au calendrier après son martyre. Ce qui explique non seulement les prénoms Vivien et Viviane mais aussi les nombreux villages de notre pays nommés St-Vivien de quelque chose…

Il y a deux autres dérivés du verbe latin qui ont eu un succès certain: d’une part, l’adjectif ‘vivus’, dont on gratifiait les gens un peu ‘trop vivants’, donc excités ou remuants; la racine va être francisée en ‘viv’, puis le ‘v’ va être ‘séché’ pour devenir…vif.

D’autre part, la forme plus académique ‘vitalis’ va donner vital évidemment, donc les noms propres Vital mais aussi Vidal, plus nombreux en Occitanie. On retrouve souvent dans ces familles une histoire ancienne avec une connotation religieuse, le nouveau-né prenant alors le sens de ‘vivant…en (ou grâce à) Dieu’, c’est-à-dire accédant à la vie éternelle de par son baptême.

Raison(s) de plus pour continuer à faire vivre au moins la mémoire de Pierre, le Benichou qui incarnait plusieurs personnages (comme son homonyme Maurice, acteur de cinéma) tout en sachant se battre (comme Fabrice, boxeur professionnel). Y compris donc étymologiquement.


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