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Bettel (Xavier)

L’événement de ce jour appartient au Luxembourg, auquel on ne s’intéresse généralement en France que pour des affaires de comptes bancaires ou de familles princières (au mieux, l’Eurovision). Or, pour éviter les faits-divers moroses pour ne pas dire tragiques sur la planète, voici le mariage du moment qui ne provoque aucun séisme, du moins dans le Grand-Duché: celui du Premier Ministre avec son…mari (imaginez ça à Paris!). Les mariés s’appellent Xavier Bettel et Gauthier Destenay, des gens brillants, forcément…

Le chef du gouvernement luxembourgeois est donc ‘bettel’, dont quelques commentateurs ont (trop?) rapidement évoqué l’idée allemande de ‘pauvreté’ (bettelheim*: la maison du mendiant’). Pauvre Xavier! Il s’agit en fait exactement du contraire, puisque ce ‘bet-‘ renvoie à la très ancienne racine germanique ‘betto’, surnom souvent devenu prénom et nom propre, variante de l’adjectif ‘berth’ (appauvri en ‘beth’, puis ‘bet’) qui signifie…brillant.

C’est l’origine de tous (et toutes) les Berthe, Berthier, Berthon, Berthoux, mais aussi des Bertin et des Bert(h)rand, composé avec un second mot (hramm>hrand) qui désigne un…corbeau, probablement aux plumes brillantes! Ici, le mot est à prendre au sens figuré évidemment, et donc, après le chute du ‘r’, le terme est resté dans la zone -actuelle- Meuse/Alsace/Rhénanie et autour, d’où des Bettlein, Bettlé, Bettelé et enfin Bettel dans ces régions.

Du coup, rien à voir non plus avec le ‘beetle’ anglo-saxon, scarabé (ou doryphore ou cancrelat, selon le pays et le contexte) dont quatre garçons dans le vent prendront la carapace dans les années 60 pour devenir le groupe pop le plus célèbre du monde pendant quelques décennies, en transformant le mot en ‘beatle’. Voilà qui n’aurait rien arrangé de notre histoire, pas plus que le patronyme de l’heureux conjoint, Gauthier Destenay.

Là encore, aucun point commun avec la…’destinay’ du monsieur (même si c’est son destin); les habitués que vous êtes auront vite compris qu’il s’agit ici d’un simple nom de provenance (celui dont l’ancêtre vient de…), mais il y a un piège quand même: on pourrait croire à un descendant ‘d’Estenay’, comme se compose le plus souvent ce type de mot. Or, dans le périmètre linguistique qui nous concerne (Gauthier n’est pas luxembourgeois mais belge, ce qui, étymologiquement parlant, remonte en partie aux mêmes origines), il existe un Stenay dans la Meuse (actuel département français), dont la souche familiale a essaimé, au 17ème siècle, aussi bien vers le sud de la Belgique que dans le Luxembourg.

On n’a donc pas affaire à un d’Estenay, stéphanois qui aurait pu être une variante d’Est(i)enne (le stéphanois = le ‘couronné’, dommage pour le mariage), mais à un stenaisien ‘de-Stenay’, originaire d’un village dont le dernier historien (prêtre de la paroisse) faisait remonter la racine à…Satan (selon lui, Staniacum = le lieu de Satan, en latin)! Il faut dire que l’histoire du coin trempe dans un ésotérisme qui le met en lien avec le sulfureux Rennes-le-Château (Aude) et un autre curé suspect.

Plus prosaïquement, il se peut qu’il y ait dans Stenay une contraction de ‘septenay’, soit un ‘septeniacum’ de bas-latin, en rapport avec le chiffre sept qui, lui aussi, peut très bien être tout à fait anecdotique (des arbres, des montagnes, des cours d’eau) ou complètement symbolique. Allez savoir**…Conclusion: longue et heureuse vie à Xavier et Gauthier, si l’on en croit une étymologie de…’7 années brillantes’?

(*) nom du…psychanalyste autrichien Bruno.
(**) si le sujet vous intéresse, faites le tri dans tous les liens sur votre moteur de recherche!


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