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Bockel (Jean-Marie)

« L’Histoire, c’est l’Actualité d’hier soir » disait un de mes confrères (et maître) journaliste; voilà une occasion de ne pas oublier trop vite le nom du lieutenant Pierre-Emmanuel, disparu avec douze autres soldats dans un tragique (c’est le mot, vous allez voir!) accident lors d’une opération au Mali. Grâce à la présence (courageuse selon les uns, insistante selon d’autres) de son sénateur de père sur de nombreux médias, les Français ont découvert ce patronyme originaire de l’Est (de la France).

La souche linguistique est en fait typique de la région du Rhin (le Haut, le Bas, rive droite ou rive gauche, c’est comme vous voulez) puisqu’il est majoritairement alsacien, c’est-à-dire, historiquement, aussi bien (si ce n’est davantage) allemand que français, disons germanique pour mettre tout le monde d’accord.

Plusieurs lecteurs ont pourtant cru à une provenance de la Basse-Saxe (Hanovre), la région du nord-ouest où un petit village du nom d’Eimbeck produisait, au 19ème siècle, une bière forte très riche en houblon qui devint, une fois ‘exportée’ en Bavière, la bière d’Aimbock puis une ‘bockbier’ dont on ne retiendra que la première partie du mot pour désigner le méga-verre débordant de mousse qui voyage chaque mois d’octobre sur les plateaux des serveuses de Münich.

Sauf que Bockel n’a rien à voir avec un bock mais, le plus souvent, avec un…bouc. Hormis une troisième et peu fréquente hypothèse d’un ‘böeckel(s)’ signifiant le hêtre car formé sur la racine (forcément) d’un très ancien terme germanique, la majorité des Bockel et même Bockler lorrains et alsaciens fait allusion à l’un des animaux les plus craints -voire détestés- de la Création.

Dans l’inconscient collectif toujours fertile de nos civilisations, il fait en effet partie, avec quelques dizaines d’autres étrangetés pour nos ancêtres (serpent, tortue, chauve-souris, singe, etc) des serviteurs possibles du Diable…Pour ce qui est du cas particulier de celui qu’on appellera plus tard ‘bélier’ (1), on va donc oublier une mauvaise réputation lubrique et odorante pour ne retenir que les performances ‘viriles’ de celui dont le rôle est de jouer des cornes pour protéger son troupeau.

Peut-être d’ailleurs ce bouc n’est-il pas vraiment l’émissaire d’un tel portrait mais tout simplement, comme dans certains Länder allemands, le (sur)nom de métier d’un homme chargé de trier, élever ou tuer les boucs (2)…Et tuer n’est pas le mot le plus incongru car chez les Grecs, lors des fêtes de Bacchus (3) à l’occasion desquelles on sacrifiait traditionnellement un bouc, il fallait entonner un chant sacré spécialement dédié à l’animal, qui se dit ‘tragos’.

La ‘psalmodie-(je vous garantis pas la mélodie)-du-bouc’ s’appelait donc la ‘trag-édie’, sorte de longue plainte devenue au fil des siècles le support d’un argument emphatique pour raconter un drame héroïque. Et là, franchement, cela ne pouvait pas tomber mieux comme hommage aux combattants français. Y compris donc étymologiquement!

(1) La nomenclature des Anciens n’étant pas très fixée au départ, la racine générique ‘buc’ puis ‘buccus’ en latin va donner bélier chez les mâles et…chèvre (capra) chez les femelles!

(2) Rayer la mention de votre choix

(3) Bon, dans le style poil-aux-pattes, pas vraiment un petit ange non plus…


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