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Bolloré (Vincent)

Une chaine de télévision publique a mis en lumière l’autre soir le soi-disant ‘très discret’ patron de l’industrie française, légèrement plus présent dans les médias à l’insu de son plein gré depuis la reprise tumultueuse de Canal + (socialement, pour les finances, ça va merci). Le seul domaine sur lequel le-dit nouveau guignol de l’info reste disert est son appartenance bretonne qui n’oublie pas les liens plus ou moins fortuits avec l’Histoire. Et celle de son nom, alors?

Eh bien, il ne faut pas se fier aux apparences d’un mot à la forme très ‘Ile-de-Française’, puisqu’il n’est ni Le Gall, ni (Le) Kloarec’h et encore moins Pengwenn ou Plouzenneg (ou Le Foll et Le Drian). Et pourtant, plus breton on ne peut pas (ouf!), car il s’agit d’une graphie (la façon d’écrire) francisée, d’après la version originale ‘Bod-Loré’. Comme très souvent, il se produit le traditionnel phénomène d’assimilation maintes fois expliqué ici, qui consiste tout simplement, pour des raisons phonétiques (souvent d’articulation) en une ‘aspiration’ d’une consonne par sa voisine, le ‘D’ de bod- se transformant alors en une lettre plus facile à dire (pour un non-breton), soit un ‘L’.

On passe donc de ‘bod-loré’ à ‘bol-loré’, dans lequel on peut (pour une fois) quasiment comprendre le sens de…’bout d’laurier’, même si le jeu de mots sur ’bout’ est un peu forcé (et tout à fait illogique). En fait, il s’agit d’un toponyme, un nom de lieu qui désigne un site où pouss(ai)ent des touffes ou des bosquets de lauriers/loriers/lorés, arbuste s’il en est symbolique et précieux aussi bien pour les traditions celtes que pour les couronnes militaires romaines ou les vainqueurs olympiques grecs. Et, forcément, celles des hommes d’affaires qui réussissent.

On trouve également quelques Bolloré qui ont perdu une feuille avec les Boloré et les Bouloré (boules dorées?), ce qui nous amène forcément à l’étymologie de ce ‘laurier’ typiquement latin, de son petit nom ‘laurus’, ou plutôt ‘lauréus’ autrement…écrit l’auréus, la ‘fleur d’or’. Evidemment, comme vous pensez tout de suite aux pétales du laurier-rose, on ne voit pas vraiment le rapport logique, sauf que les rameaux sélectionnés par les Grecs (par exemple) pour faire les coiffures des vainqueurs se devaient de comporter le maximum de graines…jaunes en principe avant de passer à la casserole comme ingrédient de sauce.

Figurez-vous que ce ‘lauréus’, un temps présent sous la forme ‘lor’ en vieux-français, va trouver son correspondant ‘moderne’ au 16ème siècle en devenant, à l’imitation des récompenses antiques, le symbole (figuré) des étudiants qui réussissent leur(s) examen(s), les…lauréats bien sûr; justement, c’est encore mieux si les branches portent des…baies (bacca, en latin), ce qui nous fera des ‘baccalauréats’! Sans oublier un industriel chimiste du début du 20ème siècle, membre de l’Académie de Strasbourg, qui créera, à la demande d’un shampooineur de la ville, une gamme de teintures capillaires; et pour leur trouver un nom, il va s’inspirer de la coiffure féminine ‘à la garçonne’ à la mode à cette époque, qui fait un halo (blond) autour de la tête, et que l’on appelle “l’auréole”, ou plutôt “l’auréale”, dont il suffira juste de bousculer un peu l’initiale pour obtenir…L’Oréal.

Voilà une boule de laurier qui peut se retrouver par hasard chez certains cousins BollEré, lesquels n’ont strictement rien de breton mais tout des boules, puisqu’il s’agissait du surnom des ‘bolliers’ ou bouliers, c’est-à-dire les propriétaires ou les tenanciers d’un jeu de quilles et donc, forcément, de boules! Ceux qui ont vraiment les boules, ce sont les employés de Bolloré qui ont été décanillés…

NB: voir aussi toutes les variantes du laurier dans la chronique sur le footballeur LLoris (Hugo)


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