Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

Bretécher (Claire)

Il y aura forcément de nombreux ‘frustrés’ avec la disparition de la dessinatrice de bandes dessinées née à Nantes; elle portait d’ailleurs un patronyme typique d’une région où, tout comme les Brétéché et les Brétécher (l’accent n’est même pas obligatoire pour être obligé de prononcer le son de la voyelle), elle illustre d’une certaine façon la particularité architecturale de cette zone d’influence celte…

Car, bien avant que Rennes ne dispute la capitale régionale à la ville des Ducs de Bretagne, il n’était pas question de Pays-de-Loire, encore moins de Loire-Atlantique (1); en ce temps-là, entre autres celui de l’occupation romaine (sauf un petit village d’irréductibles gaulois bien sûr), on parlait tout simplement de Bretagne, un mot qui n’avait rien de touristique et qui s’appliquait aux ‘deux rives’ de la Brittonie, dont une partie va devenir ‘Grande’ plus tard.

A l’origine, c’est en effet un nom commun, presque un adjectif puisque le mot vient de la racine celte “britto” (que l’on va retrouver évidemment dans tout ce qui est “britton”, britanny, britannique, etc) qui désignait très précisément des fortifications en pierre, en fait un muret de défense avec des sortes de créneaux, ce qui sidérait des soldats de Rome habitués à construire leurs camps en bois et non pas avec des pierres lourdes (“ils sont fous, ces Bretons!”).

En tous cas, ce son ‘britto’ va se transformer en ‘brittisca’ ou ‘brittische’ (no comment) et même ‘bretesche’ en ancien-français, ce qui donnera un jour leur nom à un certain nombre de communes françaises, y compris dans la région parisienne où l’on prendra l’habitude de jouer au…golf à l’abri de petits murs de pierre, St-Nom la Bretèche.

En attendant, ce sont les Bretécher qui montent au créneau en s’occupant de monter la garde sur (ou derrière) ces bretèches, d’où le probable surnom -sinon de métier, du moins de fonction- d’un guetteur posté entre deux mâchicoulis…De façon plus générale, la bretesche (avec un ’s’ pas encore élidé en accent sur le ‘e’) qualifiera pendant plusieurs siècles toute forme de parapet dit canelé, c’est-à-dire de forme ‘gondolée’ comme le petit gâteau au rhum à la mode (2).

Sans aller chercher les grosses bretèches ovales plantées en cercle à Carnac, on ne peut donc nier que Claire aura apporté sa pierre à l’édition française. Y compris étymologiquement!

(1) La dénomination ‘moderne’ a à peine plus de soixante ans, depuis que le qualificatif de ‘Loire-Inférieure’, jugé trop péjoratif et en partie marqué par les années 1940, a cédé la place à la mention océane, tout comme les Pyrénées ne sont plus Basses, et la Corse ou les Côtes plus du Nord mais Haute ou d’Armor, etc…


(2) Vu de profil bien sûr, pas verticalement.


N'hésitez pas à soutenir ce site ! Il vous est possible de faire un don libre pour assurer un contenu régulier et sans publicité. Votre participation serait grandement appréciée !

 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.