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Carter (Dan)

A l’issue de la Coupe du Monde de l’année, le rugbyman néo-zélandais(de naissance) donc britannique (de culture), de son petit nom Daniel William Carter est donc le  »meilleur joueur du monde », pour la troisième fois de sa carrière . Pendant que la presse sportive s’extasie sur ses performances sportives, et une autre sur ses qualités physiques plus particulièrement esthétiques, quelques internautes me demandent de préciser l’origine de son nom, et s’il est spécifiquement (anglo)saxon, n’est-il pas?

En fait, le Carter est plutôt français, et fait partie de ces (nombreux) mots ‘exportés’ il y a quelques siècles par les équipages des va(i)ssaux de Guillaume le Conquerant jusqu’en Terre des Angles. Cela étant, pas de cocorico inutile, notre propre cartier, ou plutôt’carretier’ vient de l’italien récent (courant 16ème siècle, ce qui est tardif pour un mot ou un nom) ‘carriola’. On pense évidemment à la carriole française -ce qui est vrai- mais le véritable sens initial concerne un char, en tous cas quelque chose de roulant qui avait un essieu, simple ou double.

C’est le cas du char romain, mais très rapidement la syllabe ‘cart’ va désigner, comme en anglais, un attelage de bêtes de trait, tirant derrière non plus un char (ridicule) mais une carriole ou une charrette, selon que vous prenez le son de langue d’oïl ou de langue d’oc. Nous voilà donc avec deux essieux et quatre roues, le char (hors parler québécois!) ne désignant plus qu’un plateau servant à transporter n’importe quel type de charge, y compris même des sacs de cacahuètes, comme l’ex-président américain Carter (Jimmy).

Avant cela, et des deux côtés de la Manche, le carter/carretier deviendra, avec la terminaison habituelle des noms de métier (-er ou -ier), le nom du roulier, c’est-à-dire, dans un premier temps, le propriétaire du chariot, puis l’homme qui mène les bêtes (à pied, puis au coche), et enfin, à l’époque ‘moderne’, un voiturier. Il s’agit donc toujours d’une histoire de transport, qui ira même jusqu’à devenir voyage dans le cas des…navires ‘rouliers’, ainsi nommés parce qu’ils font du frêt et non pas qu’ils subissent des roulis (de mer, mais ça n’empêche pas).
Voilà qui met également notre Dan(iel) dans la même chartette que Jacques, navigateur et fils de charretier normands, forcément connu sous le nom de Cartier, tout comme un fils d’émigrés normands du 19ème siècle, un certain Louis-François qui deviendra un joyau du luxe à la française, en reprenant l’atelier de bijouterie d’un certain…Picard.

Autre coïncidence étonnante, à la fois linguistive et sportive: dans le registre (anglo-saxon) du football américain, on parle de ‘quaterback’ (quart-arrière, en québécois) pour désigner un joueur dont le rôle et les fonctions sont, d’une certaine façon, l’équivalent d’un demi-d’ouverture au rugby. Exactement le poste d’excellence de Carter. My God, what a surprise!

Nb: voir aussi la chronique de novembre 2014 sur les ‘quartiers’ (rien à voir), en tapant le mot dans le champ de recherche en haut à droite de cette page.


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