Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

Casadesus (Gisèle)

Il y a sans doute peu de comédiennes (je n’ai pas dit actrices) qui auront aligné tant de rôles sur les planches; selon les années, trois, quatre, cinq pièces majeures, depuis les années 30, obligent à rédiger sa carrière sur plusieurs pages, quel que soit le format du livre. Lors du tournage d’un feuilleton pour la télévision suisse, j’ai moi-même eu l’occasion d’interviewer puis de diner (!) en compagnie d’une dame qui imposait spontanément le silence dans chaque salle de restaurant dont elle descendait l’escalier, forcément…

Il y a en effet une notion de descente dans l’étymologie d’un nom dont vous avez peut-être déjà deviné le sens, mais qui se prête bien à une petite ‘révision’ de quelques phénomènes linguistiques simples. En commençant tout d’abord par un rappel d’orthographe qui permet de…s’en passer, puisqu’il ne faut pas -en général- se polariser sur les détails d’écriture si j’ose dire mais sur le son du mot; vous avez donc compris qu’on peut tout aussi bien dire ici Casadessus, avec deux ‘s’, ce qui explique d’ailleurs immédiatement le sens du patronyme. D’autant que, dans le cas de Gisèle, la souche familiale vient de l’Espagne, et qu’on pourrait presque opter pour un ‘Cazadessouss’, ce qui ne changerait rien.

Elle est en effet la fille d’un compositeur espagnol et la mère d’un célèbre…chef d’orchestre (le très lillois Jean-Claude), et la lointaine descendante d’un(e) ancêtre qui habitait une maison (casa ou caza, dans toute l’Occitanie méditerranéenne) qui était ‘dessus’. Dessus quoi? Rien évidemment, il ne s’agit pas ici de prendre le mot au pied du mur, avec la dernière demeure empilée sur ses voisines après un tremblement de terre; mais de considérer un bâtiment situé ‘au-dessus’ des autres, c’est-à-dire très clairement le plus haut d’un village qu’on suppose en pente, sur une colline ou en montagne, en tous cas sur un plan plus élevé que le reste des constructions alentour.

Cette ‘casa’ est l’un des termes les plus fréquents -et les plus faciles- pour caractériser des habitants; on va donc le conjuguer en composition avec tout ce qui pourra permettre de préciser comment est la demeure:
Peinte en blanc (ou en pierres blanches)? C’est une casa-blanca ou, plus à italienne, une casabianca.
En bon état (ou là où on se sent bien)? Ce sera une Casabonne, cazabonne, ou cazaubon s’il y a plusieurs (petits) corps de bâtiments.
A l’entrée du village (c’est-à-dire, quand on arrive par le chemin, celle qui est devant les autres)? Une Casavant ou Cazedevant.
Une grande? La Casagrande; la principale (la majeure) du village? La Casamajor, etc…

Tout ça, c’est pour l’époque où la langue s’est emparée du mot pour le combiner avec des racines populaires, mais la toute première ‘casa’, vers le 11ème siècle, avait forcément été réservée à Dieu, c’est pour cela pour que vous trouvez parfois des Casadei (en région lyonnaise surtout) qui désignent non pas forcément des églises mais des monastères, des couvents ou autres divers lieux de retraite et de prière.

La forme la plus familière reste quand même celle de la langue d’oïl (la zone nord du pays, globalement), où ‘casa’ devient très normalement ‘chasa’ ou ‘chiasa’ pour faire la Chaise-Dieu et aussi tous les Chazal(*), Chazalin, Chazalet et Chazalot de même évolution. Mais finalement, pour Gisèle, la seule ‘casa’ au-dessus toutes les autres aura été sans conteste la maison de Molière. En tous cas professionnellement.

(*) voir aussi l’article qui lui est spécialement consacré (sept.2015)


N'hésitez pas à soutenir ce site ! Il vous est possible de faire un don libre pour assurer un contenu régulier et sans publicité. Votre participation serait grandement appréciée !

 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.