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Delanoë (Bertrand)

Le toujours maire de Paris vient d’effectuer une «sortie» moins que diplomatique à l’encontre d’un sinistre individu, par ailleurs maire du 8è arrondissement, qui s’est rendu responsable (et peut-être coupable) d’une déclaration discriminatoire tellement idiote qu’il ne mérite même pas qu’on cite à nouveau son nom. Par contre, il n’a jamais été question ici du successeur de Jacques Chirac à l’Hôtel de Ville de la capitale; profitons-en alors pour une petite et facile révision sur la construction des patronymes et leur étymologie.

Dit -ou lu- tel quel, Delanoe n’évoque pas grand’chose; l’orthographe est d’ailleurs incorrecte puisqu’il s’agit de Delanoë, le tréma sur le ‘e’ ayant ici toute son importance. Bon, nous voilà parés; nous pouvons commencer. Delanoë, comme vous vous en doutez, cela se comprend comme de-lanoë, surnom probable de (sous-entendu) un ancêtre ‘fils de’, ou ‘qui vient de’…(lanoë). Or, s’il y a bien des Lanoë, ce nom se décompose à son tour en la-noë, et donc ne reste plus qu’à savoir ce qu’est (ou qui est) ce Noë.

Rien à voir avec l’armateur de l’Arche, qui réussit à faire entrer dans le même bâtiment toutes les races d’animaux et sa propre famille, le tout dans un monocoque en bois résineux et roseaux de 137 mètres de long, 26 mètres de large et 16 mètres de haut (ce n’est pas moi qui fantasme, c’est dans le Livre de la Genèse, chapitre 6). Bref, si ce n’est pas Noé (avec un accent aigu), çà n’est pas non plus Noël (avec un L), c’est tout simplement noë, nom commun dont la graphie (l’écriture) est issue d’un mot d’ancien français: la noue.

Une noue, que les Celtes appelaient ‘nauda’, c’est un nom de lieu qui désigne, dit le dictionnaire, ‘un endroit marécageux et humide’ (si vous en connaissez des marécageux qui ne sont pas humides, écrivez-moi tout de suite). Cette ‘noue’ va subir une abréviation, et le ‘u’ va rester sous la forme de ce tréma et se poser sur le ‘e’, et le tour est joué. Les Delanoë ont donc pour ancêtres des gens qui viennent d’un endroit où l’on patauge(ait), car la noue, c’est un peu comme la gadoue, aurait dit Jane (Birkin). Notez bien que, contrairement à ce que l’on pourrait croire spontanément, l’idée de zone humide ne concerne pas forcément un lieu champêtre mais souvent…une ville. Dans ce cas, la noue, ou les noues qualifiaient des quartiers insalubres ou des rues mal irriguées, où l’eau de ruissellement pouvait stagner (c’est le cas de l’ancienne rue de la Cour des Noues, dans le quartier du Père-Lachaise, Paris 20è).

Que dire de plus des Delanoë, sinon que l’étymologie est la même évidemment pour les quelques rares variantes familiales que sont les Delanou, Delanous ou Delanoux; ainsi que pour les deux orthographes (‘erronées’) récentes que sont Delanoé ou Delanoe…On rajoute souvent à cette famille les Delannoy (comme le cinéaste Jean), et c’est à tort car, à part la proximité phonétique, les De-Lannoy viennent…’de l’annoy’ (l’eussiez-vous cru?), terme qui désigne cette fois un site abondamment planté ‘d’aulnes’., qu’on écrivait autrefois aulnoy ou annoy. Du coup, le cheminement est le même que pour les Delanoë, mais ici point de marécages mais des forêts d’aulnes. Aucun rapport donc, sauf à prouver que les arbres en question se plairaient les racines dans l’eau.


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