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Delaunay

Que vient faire ici une chronique culturelle sur les peintres (ex)fauvistes Sonia et Robert, en ces temps que litanies footballistiques (savez-vous s’il a existé autre chose dans le monde en ce dimanche de Finale?)…Ah non, il s’agit de l’actualité politique de Michèle, ex-ministre des Personnes Agées et de l’Autonomie (du gouvernement Ayrault, si, si il a existé); ou peut-être des dernières prises de position de Florence, députée Ps des Landes? Pas du tout, le héros essentiel de cette coupe d’Europe se prénomme Henri, et il est le…but ultime de la compétition!

C’est en effet le nom ‘offciel’ du trophée que soulèveront les joueurs de l’équipe gagnante, une (sorte d’) amphore en argent, créée et dédiée par son fils à feu le fondateur de la Fédération Française de Football -dans les années 1920- et alors secrétaire général de l’UEFA. La chose a d’ailleurs pris un peu de poids depuis (+2kgs), et ne fait que passer entre les mains des sportifs qui n’ont droit qu’à un gadget (*) chacun pour ramener à la maison.

Maison à la campagne ou dans les bois? Voilà qui serait idéal, car tous ces Delaunay on la même racine, celle d’un arbre évidemment. Dès que vous avez eu le réflexe de détacher la première syllabe et donc de la considérer comme la marque d’une provenance, il est facile d’y voir un toponyme, un nom de lieu qui désigne, plus ou moins précisément, un ancêtre qui avait un rapport avec ‘de l’aunay’ ou mieux qui venait ‘de l’aulnaie’, pour reprendre l’orthographe originelle.

Car, un peu comme vous avez appelé votre maison de campagne ‘Les Peupliers’ ou la villa des bords de mer ‘Les Mimosas’, on désignait autrefois l’habitant d’un endroit pat une caractéristique particulière abondante de son environnement, à commencer par l’arbre ou l’essence d’arbres les plus présents, depuis le sapin (unique) planté devant la maison comme un repère jusqu’aux bois ou aux bosquets des alentours, voire la plantation qui faisait vivre son propriétaire.

En première liste: les Charmant (comme leur nom l’indique), les Dufresne (no comment), les Lafaye (de fagus, le hêtre en latin), les Besse (de betulus, le peuplier), les Castaing (du châtaignier), les Dussault (de salix, le saule), et tant d’autres. Nos Delaunay, eux, avaient de quoi s’accrocher aux branches d’un ‘alnus’ latin, type de bois que les plus anciens Romains utilisaient pour évoquer en sous-entendu un bateau (construit devinez en quoi?), même si dans leur culture comme chez les Grecs, l’arbre en question était le symbole de la mort, au contraire des druides gaulois qui en avaient fait un végétal sacré.

En passant dans l’ancien-français médiéval, le ‘l’ du mot va se transformer très classiquement en ‘u’, pour d’abord devenir une ‘aunoie’ -parfois une annoie, d’où l’origine de certains Delannoy, de l’annoie- et puis enfin cette aunaie, avec le suffixe traditionnel des grandes surfaces d’exploitation (une roseraie, une bambouseraie, une châtaigneraie, etc…). N’oublions pas le terme occitan (et équivalent) de ‘vernhes’, verne ou vergne en français, qui a donné les Lavergne, Laverne et surtout Delaverne, miroir exact de nos Delaunay. Dans tous les cas, gageons que ceux qui soulèveront la Coupe seront -forcément- un peu les Rois des Aulnes; y compris étymologiquement!

(*) Une petite réplique, d’après le nom d’un chef d’entreprise français du 19ème siècle. Voir le sujet sur Gagey…


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