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Diana

Cela pourrait s’appeler un zombie médiatique: le retour de la Princesse Diana sur le devant de la scène ne serait-il pas dû uniquement à une actualité très ‘creuse’ en ce mois d’août? Plus d’orages ou de températures soi-disant caniculaires pour remplir les pages des journaux; pas de déclarations politiques majeures (ni même mineures); et, pour comble d’infortune, la déclassification des dossiers ‘secrets’ américains sur la ‘Zone 51’ détruit définitivement tous les fantasmes d’ovnis et de petits hommes verts. Bref, la très charismatique Princesse de Galles devient à nouveau la déesse des médias. Et pour cause…

Quel point commun y-a-til entre Greta Garbo et Lady Spencer? Leur (sur)nom: d’un côté la divine, de l’autre Diana; ces deux mots ont la même origine, le mot latin ‘divus’ (ou…diva), qui signifie divin(e), autrement dit en rapport avec un dieu ou une déesse; dans les deux cas, on ne peut pas mieux tomber (*). Déjà, à ce stade, la charge symbolique est insupportable (l’une et l’autre l’ont d’ailleurs difficilement supportée!). On peut aller encore un peu plus loin dans le sens de cette racine, puisque l’adjectif en question vien(drai)t lui-même d’un phonème (un son) issu d’un dialecte indo-européen – bien avant donc que se forment nos langues sous leur forme actuelle- qui est ‘dum’ ou ‘diu’. La syllabe en question représente l’idée de lumière, donc de jour, d’où toute la famille des ‘diu-rnes’ ainsi que la liste des mots qualifiant un jour particulier dans différentes langues, les di-manche et les lun-di, les sun-day et les mon-day, et même les sonn-tag et les mon-tag…(di, day ou tag, c’est la même mot, plus ou moins guttural).

Ainsi donc Diana, c’est ‘la femme-lumière’, qualité innée chez elle, puisque, dans la mythologie latine, elle est la fille de Jupiter (who else?) mais surtout la soeur jumelle d’Apollon, dieu de la Lumière et cocher céleste du Soleil, chargé, avec son char, de positionner notre étoile dans le ciel tous les matins. A-contrario, tous les soirs, Diane pousse son caddie métallique rempli de la Lune, astre dont elle prend souvent la représentation symbolique, forme idéalisée d’une féminité cantonnée à un perpétuel et unique reflet de la présence masculine (les romains n’étaient pas les moins machos**). Vous trouverez dans vos livres ou sites favoris toutes les élucubrations complémentaires faisant de Diane non seulement la chasseresse bien connue (les ‘biches’ visées par son arc n’étant pas toujours un cervidé aux yeux ornés de faux-cils),mais aussi la gardienne de lieux naturels comme les sources ou la lisière des forêts, bref des ‘points de passage entre deux mondes’ (je ne sais pas si le Pont de l’Alma en fait partie).

Cette dernière et étrange attribution se rajoute au sens qu’on a donné aux Diana dans certaines régions (surtout en Italie et en Sardaigne), à savoir celui d’une puissance divine comprise comme une fée, puis…une sorcière. Pour nos ancêtres, l’une et l’autre n’étaient pas bien éloignées, et il suffisait de perdre son protecteur (et donc son pouvoir) pour passer d’un statut à l’autre, et de la forêt de Brocéliande au bûcher. Pour éviter cela, celle qui fera monter le prénom en sauce dans le calendrier religieux, une bolognaise du 13è siècle, aura la bonne idée de se réfugier dans un couvent avant d’être canonisée ad-aeternam. L’histoire ne dit pas si elle fut proclamée au son d’une ‘diane’, cette sorte de sonnerie militaire que l’on jouait, en toute logiquement, au lever du jour, bien des siècles avant qu’un certain crooner américain nommé Paul Anka ne relance avec succès les Diana dans les listes de baptême de 1942.

En France, il faudra se contenter d’une Diane moins glamour, le modèle campagnard et sautillant d’une 2 cv des années 1970, qu’une marque déjà habituée aux DS commercialisera sous l’orthographe Dyane (ou Acadiane, pour la version break). Cette fois, rien à voir avec une déesse de Buckingham Palace, puisqu’il s’agit de l’un des nombreux noms déposés au début du 20è siècle par le constructeur automobile…Panhard, lequel avait protégé toute une liste de ‘Dyan’ et autre ‘Dyna’, abréviations modernes (à l’époque) du mot ‘dynamic’! Cela étant, on ne saurait dénier cette qualité à feue la princesse.

(*) Imaginez que Camilla se fût appelée Diana…
(**) Idem dans toutes les mythologies, légendes ou religions; il y a rarement de femme ‘aux commandes’, sauf peut-être dans l’hindouisme.

Note: A la suite de nombreuses questions de lecteurs au sujet de la ‘vignette’ de la page d’accueil ‘Di or die not’, il faut rappeler qu’en anglais Diana se prononce ‘Daïana’; on l’appelait donc ‘Lady Daï » (et non lédidi, comme disent les français); d’où le rapprochement avec le verbe ‘to die’ (mourir)…


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